Les crises se multiplient au gré des évènements qui secouent le pavillon national. Des affaires qui défrayent la chronique nationale et qui déteignent sur son image de marque, provoquant l’ire du syndicat des pilotes de ligne affiliés à l’UGTA et autonomes.
Un syndicat d’entreprise, dont la validité de son mandat a expiré depuis longtemps, qui fonctionne par la seule présence de son secrétaire général et il n’en fallait pas plus pour mettre en rogne le personnel de la compagnie pour exiger le renouvellement du bureau syndical, donnant un délai, jusqu’à fin mars, pour cette opération.
Toutes les sections font planer la menace « d’arrêter » la compagnie, au cas où cette action n’est pas menée à terme à cette date a confié au Midi Libre une source sûre. Il y a aussi le dysfonctionnement de ses structures qui donnent le tournis au personnel. Le dernier en date est le vol assuré par la compagnie sur Osaka (Japon) et qui devait rapatrier du pays du soleil levant des centaines d’Algériens.
Le vol n’est jamais parvenu à sa destination du fait de manque d’autorisation du survol du territoire japonais. Il semble que le personnel naviguant a eu des assurances qu’il obtiendrait cette autorisation durant le vol. Il n’en fut rien, les Japonais, travaillant dans les « règles de l’art », ont refusé de délivrer l’autorisation dans la précipitation.
Finalement le vol Alger-Osaka, qui n’est pas un vol régulier, a atterri à Pekin (Chine), et a embarqué des chinois en partance pour Alger et laissé en rade des centaines de nos compatriotes à Osaka. Il sont en attente depuis cinq jours d’un avion pour les rapatrier. Récemment encore, les pilotes de ligne des deux syndicats de la compagnie se sont plaints du blocage par le conseiller du Président-Directeur général de la compagnie d’un stage au profit des pilotes de ligne. La levée de bouclier de cette corporation ne s’est pas fait attendre. Ils ont menacé de faire grève au cas où la direction de la compagnie ne procède pas au retrait de cette mesure. Le déplacement du P-DG, Abdelwahid Bouabdellah à l’aéroport a quelque peu calmé les esprits surchauffés des pilotes de ligne qui suspectent la direction générale de faire dans la discrimination et de casser les jeunes pilotes dans leur avancement en faisant appel à des pilotes retraités pour occuper les postes des jeunes pilotes qui voient ainsi leur avenir professionnel compromis.
Finalement, face à la pression qu’ils ont exercée sur les dirigeants de la société nationale, les pilotes ont eu gain de cause. Le stage a été débloqué par le P-DG qui a exhorté le personnel naviguant à «le laisser tranquille pour les quelques jours qu’il lui reste à la tête d’Air Algérie». Une autre affaire qui met en ébullition les pilotes de ligne. Le vol Alger-Pékin effectué en début du mois de février est entaché d’irrégularités.
«De graves infractions ont été commises mettant en péril les passagers, le patrimoine et l’image de la compagnie», confie notre source. Le pilote a effectué le vol sans passer la visite de contrôle médicale programmée le 8 février dernier. «La date de l’examen médical est une date limite pour la licence.
Sans cet examen qui détermine l’aptitude du pilote, la licence de vol ne vaut absolument rien » disent certains pilotes. Des affaires à suivre et qui risquent de précipiter le pavillon national dans des turbulences, ternissant davantage son image de marque.
Par : Sadek Belhocine