Entre la direction de la compagnie Air Algérie et les représentants du personnel navigant commercial (PNC), les négociations salariales avancent cahin-caha. Après un troisième round, organisé jeudi 21 juillet, les deux parties ont convenu de boucler des négociations salariales le 31 juillet, a indiqué à DNA M. Yassine Hamamouche, secrétaire général du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC, autonome).
Au total, trois points, de moindre envergure, ont été abordés lors de la réunion durant laquelle un expert d’Air Algérie a présenté un exposé sur la situation financière de la compagnie. « La dernière fois, ça a bloqué sur le règlement intérieur de la commission. Nous l’avons solutionnée », a estimé M. Hamamouche, joint par téléphone.
Aussi, le personnel PNC ne sera plus conforté au droit de réserve imposé par la compagnie aux grévistes de ne plus communiquer avec la presse.
Prévu dimanche, le prochain round de négociations tournera autour des la question de la revalorisation des salaires.
S’agissant du point relatif au statut que réclame le personnel PNC-alignement sur celui des pilotes-, il fera l’objet de négociations dans les prochaines réunions. Trois réunions hebdomadaires y sont prévues.
Par ailleurs, M. Hamamouche a affirmé que la hiérarchisation de salaires et des grades entre le personnel PNC et celui des pilotes pose « problème ». « Pour le moment, il y a un gouffre entre les deux qu’il va falloir le remplir doucement. L’écart est trop grand », explique –t-il.
Selon lui, « il existe parfois 15 fois d’écarts entre le personnel pilote le personnel PNC, gradé et ancien. Ailleurs, ces choses sont inacceptables ».
La norme au sein des compagnies étrangères fait que le salaire d’un« commandant chevronné dépasse 4 à 5 fois le salaire d’un nouveau employé du personnel du PNC ».
« C’est difficile de remplir le gouffre. Nous avons avait parlé d’un échéancier qui semblerait ne pas plaire à certains. Ce qui fait qu’on a été vers conflit », a-t-il indiqué.
La grève de 4 jours du PNC d’Air Algérie avait cloué au sol les avions de la compagnie, créant une pagaille sans pareille parmi les milliers de passagers dans les aéroports en Algérie et à l’étranger.
Outre l’augmentation de 106% des salaires, les salariés PNC (stewards, hôtesses de l’air et chefs de cabine) réclament la revalorisation de leur statut afin d’être aligné sur celui des pilotes.
Depuis l’entame des négociations, les deux parties semblent être loin d’un accord. D’autant plus que le PDG, Mohamed Salah Boultif, a écarté une telle hausse.
Il a qualifié d’« irrecevable » la demande du collectif du PNC d’être payé sur la base du référentiel appliqué aux pilotes en raison des limites des possibilités financières de la compagnie, confrontée à un problème de sureffectif (9400 employés) et à la baisse du trafic aérien.
Une attitude qui n’est pas du gout de quelques 900 stewards et hôtesses de l’air. « Nous avons été choqués par l’interview mais les négociateurs n’avaient aucune idée de son contenu », a indiqué Hamamouche, cité par AFP.