Un citoyen victime d’un tabassage d’une extrême brutalité, atteint au rein, perd un œil avant de succomber quelques jours plus tard à ses blessures. Cette scène ne s’est pas déroulée à la Place Tahrir en Égypte ou au boulevard Habib Bourguiba à Tunis, ou plus encore en Syrie, mais à Ain Témouchent en Algérie.
Le tribunal criminel de Sidi Bel Abbes a reporté ce dimanche le procès qui devait s’ouvrir, impliquant des éléments de la sureté nationale, sur la mort de cet habitant de Ain Témouchent. Les principaux accusés sont le chef de service de la BMPJ d’Ain Temouchent, R.I Officier de police, M.L. inspecteur de police ainsi que trois agents de l’ordre public.
Les faits remontent au 30 juin de l’année dernière quand des citoyens postulants au logement n’ont pas trouvé leurs noms sur les listes d’attribution. Ces citoyens, manifestant leur colère, ont décidé de rejoindre le siège de la Radio locale pour exprimer leur dépit d’avoir été exclus de la liste des attributions de logements.
Les manifestant ont pu traverser deux cordons de la brigade anti émeute sans problèmes, puisqu’ils manifestaient pacifiquement. Mais arrivés au troisième cordon, ils se sont fait malmener par les policiers qui s’acharnèrent contre la victime, âgée de 30 ans et père de deux enfants en bas âge. Atteint de graves blessures, le malheureux sera évacué en urgence à l’hôpital d’Ain Témouchent où il subit une première intervention au niveau du foie.
Son cas, se révélant sérieux et critique, il est transféré à l’hôpital d’Oran pour une seconde intervention mais malheureusement il perdra un œil. Après deux semaines à l’hôpital, la victime rendra l’âme et une enquête est enfin ouverte qui a déterminée que les mis en cause étaient présents sur les lieux ainsi que les trois agents de la brigade anti émeute.
Dimanche à l’ouverture de l’audience, les avocats de la partie civile ont demandé le report du procès pour absence de témoins dans cette affaire. il s’agit du Chef de sureté de wilaya d’Ain Temouchent et de l’officier chef de la voie publique ainsi que le médecin légiste qui a établi deux rapports de constat de décès contradictoires.
A noter que la population d’Ain Temouchent attend avec calme et douleur le déroulement de ce procès qui s’ouvrira dans deux semaines.
