L’île de Rachegoune est un site naturel qui suscite la curiosité, aussi bien pour sa beauté particulière que pour sa biodiversité et son intérêt scientifique.
Ce site constitue une escale pour de nombreuses espèces de l’avifaune migratrice. Sa fragilité et les risques que représente sa dégradation pour ces espèces, nécessitent que l’on prenne des mesures pour le préserver. La direction locale de l’environnement lui accorde une attention particulière et initie plusieurs démarches dans ce sens. La première action a été la proposition de classement de l’île en zone humide.
Cette proposition a été faite dans le cadre de la mise en œuvre du projet portant sur la protection et l’aménagement des zones naturelles de Chenoua / Anses de Kouali (Tipaza), des îles Habibas (Oran) et de l’île de Rachegoune (Aïn Témouchent).
Ce projet a été initié par le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme. Un bureau d’études français a élaboré une étude d’aménagement de l’île, également proposée au classement par le ministère de la Culture, en tant que site historique. L’étude d’aménagement a relevé que l’île n’a pas subi de dégradation. Elle préconise, toutefois, certains travaux dits «légers» avant son ouverture au public, aux chercheurs et aux étudiants. Entre autres propositions d’aménagement contenues dans l’étude, il est préconisé l’agrandissement de l’embarcadère qui passera de deux à cinq places, la réalisation d’une petite piste en léger et la réhabilitation du poste de vigile.
Le directeur de wilaya chargé de l’environnement relève également, comme projets, la réalisation en léger de ruelles pour accueillir les visiteurs, l’équipement du phare en moyens plus importants de récupération des eaux pluviales et la réalisation d’un petit abri de pêche qui servira en cas de mauvais temps.
L’étude prévoit la pose de panneaux photovoltaïques pour alimenter l’île en énergie solaire et la pose de panneaux d’indication, d’information et de sensibilisation du public sur l’importance du site, sur sa fragilité et l’intérêt de le protéger. Pour sa part, la Conservation des forêts met l’accent sur l’importance du classement de cette île. Partie prenante du domaine du littoral, le site, d’une superficie de 12 ha, a été fréquenté par les hommes depuis la préhistoire. Pour cet organisme, l’aménagement doit obéir à la loi 02-02 portant protection du littoral, notamment dans le volet interdisant toute construction en dur sur le territoire du littoral et donc de l’île. L’île de Rachegoune a également suscité la curiosité et l’intérêt des scientifiques étrangers. Un documentaire scientifique a été consacré à ce site et aux îles Habibas. Ce film, réalisé par une équipe d’experts italiens, a été projeté à la «Biennale des arts», qui s’est déroulée en septembre dernier à Istanbul (Turquie).
R. L. / APS