Saïd Mouas
Et pour cause, une kyrielle de projets, tous destinés à la promotion immobilière, furent injectés sur les flancs de la double voie nord reliant la RN2 à la ville d’Ain Temouchent. Juste après le départ du précédent wali, les heureux bénéficiaires ont entamé, ensemble et sans tarder, les travaux afin de délimiter leur territoire. Jusque-là rien à dire, même si la plupart des procédures de cession, exceptionnellement rapides, ont souffert de quelques entorses au plan réglementaire.
Mais comme l’acte de bâtir est en soi une volonté à encourager sauf quand il ne respecte pas les normes admises et auquel cas il convient de sévir, les pouvoirs publics se montrent parfois conciliants quand les situations délicates laissent entrevoir des solutions.
La responsable de l’exécutif, Mme Ouinez Labiba, l’a assurément compris en multipliant les gages de soutien aux investisseurs désireux de s’impliquer sérieusement dans la dynamique de développement tout en mettant en garde ceux qui éprouvent des problèmes à se conformer aux cahiers des charges. Elle l’a rappelé lors de sa récente visite d’inspection sur les chantiers de la pénétrante nord où elle a donné des instructions pour hausser la cadence de certains projets et surtout accélérer la réhabilitation du tronçon de la chaussée, fermé à la circulation depuis presque une année en raison des risques d’affaissement provoqués par les travaux de terrassement sur un site en bordure de la double voie.
D’ailleurs, la majorité des projets en construction dans cette zone dite du «Petit bois» présentent d’importants dénivelés par rapport à la route principale compte tenu de la profondeur des fondations effectuées pour atteindre le bon sol. C’est ce qui a fait dire à des spécialistes du génie civil que le choix de l’emplacement pour de tels programmes n’est pas du tout approprié. Les terrains attribués faisant partie d’un vieux talweg sont chahutés et difficiles d’accès. Un héritage que le wali actuel devra gérer avec beaucoup de vigilance.
Ce ne sont pas les seuls rattrapages assumés au titre du passif, puisque nombre de projets en souffrance ont connu un heureux dénouement grâce à la pertinence des décisions prises afin de redonner vie à des projets abandonnés depuis des années comme le centre commercial que l’APC peinait à ouvrir au profit des chômeurs et qui, aujourd’hui, sous la houlette de la chambre de commerce sert de pôle de formation et de recyclage à l’ensemble des jeunes et des institutions locales. Des initiatives qui mettent du baume au cœur en ces temps de grisaille.