Ain Témouchent: Le tourisme de masse sous de nouveaux oripeaux, Prolifération de tentes sur les plages

Ain Témouchent: Le tourisme de masse sous de nouveaux oripeaux, Prolifération de tentes sur les plages
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Le rush vers les plages du littoral témouchentois s’est confirmé après la période de Ramadhan. Près de cinq millions d’estivants venus de tous les coins du pays, selon les statistiques de la protection civile, ont déjà goûté aux plaisirs de la mer.

On en attend 09 millions d’ici la fin de l’été. De Saida, Béchar, Alger, Adrar, Bel Abbès, Naâma… Ils affluent de toutes parts pour échapper à la canicule devenue insoutenable durant la seconde semaine d’août. Les agglomérations comme le chef-lieu de wilaya, Béni-Saf ,El Malah ou Hammam Bouhadjar enregistrent des embouteillages de voitures et la circulation y est difficile.

Les logements inoccupés même ceux du social se louent au prix fort. Le séjour chez l’habitant, un pis aller ingérable, rapporte gros faute d’infrastructures hôtelières à la portée des couches moyennes. Le tourisme domestique face à l’explosion de la demande peine à se hisser aux standards internationaux. Les stations balnéaires de la wilaya ouvertes aux vacanciers subissent une énorme pression et commencent à se vider de leur fidèle clientèle au profit d’une catégorie de touristes lambda peu soucieuse des convenances en matière de loisirs.

A partir du moment où les moyens de locomotion se sont popularisés grâce à la générosité de l’Etat providence, notamment par le biais de l’Ansej et la Cnac, toutes les plages sont visitées même les plus reculées.

Des sites qui courent le risque d’être clochardisés

Et cette attractivité sans précédent a engendré un phénomène qui risque à court terme de clochardiser le littoral témouchentois si des mesures draconiennes ne sont pas prises pour appliquer la réglementation en pareils cas.

Il s’agit de l’implantation anarchique de tentes au bord des rivages côtiers. N’importe qui aujourd’hui peut débarquer avec sa smala et édifier autant de kheimas qu’il veut, sans s’attirer le moindre reproche. C’est ainsi qu’en plusieurs plages nouvellement créées, de véritables camps ont vu le jour à proximité de la mer sur les bandes de sable réservées aux baigneurs.

Du jamais vu depuis l’indépendance. Dépourvus de sanitaires et d’eau et du minimum de commodités, ces abris de fortune construits souvent à l’aide de nattes ou de draps usés suspendus à des branches, outre qu’ils enlaidissent l’environnement, constituent une grave menace pour la santé des estivants et particulièrement les enfants. Tout un chacun balise son périmètre de sable en y installant victuailles, ustensiles de cuisine, bonbonnes de gaz, meubles et parfois un générateur de courant fonctionnant au fuel.

Et bien évidemment l’on ne se gêne pas pour utiliser l’eau de mer et la mer pour le lavage, le rejet des ordures, la toilette et les besoins naturels. Une envie de pisser ou de ch… et hop, on plonge dans l’eau pour se soulager. Vive les vacances ! Même la plage de Sbiaat que l’on croyait hors d’atteinte n’a pas été épargnée.

Pourtant, il existe une réglementation qui encadre les camps de toile, si tant est que l’on considère la juxtaposition de deux tentes ou l’érection d’un chapiteau pour contenir tout le voisinage du quartier comme un début de camp, et qui désigne des sites appropriés comme les clairières de forêts ou les espaces aménagés pour ce type de séjour de longue durée. Qui doit en principe veiller au respect de ces normes ?

Les brigades mixtes chargées de l’hygiène des lieux publics ? L’autre versant de cette pagaille a trait aux stationnements confiés à des gardiens autoproclamés et à la régulation de la circulation à l’intérieur des plages comme à Rachgoun asphyxiée par le nombre de voitures.

Certains automobilistes trouvent étrange que des personnes ayant pignon sur rue, arrivent facilement à se garer à des endroits déclarés interdits au commun des mortels qui, lui, n’a d’autre choix que d’aller se faire arnaquer par les «baltaguias» à gourdin.

Il est temps de doter les nouvelles plages d’infrastructures d’accueil en lançant des projets de construction de cabanons privés, de mini hôtels, de commerces ou de centres familiaux et autres espaces de vie. Au rythme où avancent les choses, il y a de fortes chances pour que dans les prochaines années, les camps de toile sauvages se transforment en solariums payants. A la places des parasols on aura des kheimas équipées…

Saïd M