L’Observatoire national de l’environnement et du développement durable (ONEDD) a fourni les résultats des analyses physicochimiques d’une partie des échantillons d’eau de mer collectés dans la soirée de vendredi dernier et livrés à son laboratoire d’Oran.
Ils sont négatifs. De même, les analyses bactériologiques effectuées par le laboratoire régional d’Oran, auquel un autre lot d’échantillons a été remis, n’ont permis de détecter la présence d’aucun germe à l’origine du « syndrome respiratoire aigu d’ordre exogène » observé chez les estivants évacués aux UMC dans la nuit de vendredi à samedi. De la sorte, une pollution de l’eau de baignade est exclue, a indiqué à El Watan le secrétaire général de la wilaya, ce qui plaide en faveur d’une « pollution atmosphérique par un produit volatile ».
Cette hypothèse est confortée par deux éléments observés.
Primo, comme nous l’avons déjà signalé, des estivants qui ne s’étaient pas baignés vendredi ont, eux aussi, présenté les mêmes signes cliniques que ceux qui avaient fait trempette : toux, éternuements, écoulement nasal, difficultés respiratoires, larmoiements, rougeur des yeux et du visage ainsi que des vomissements pour les cas les plus atteints.
Secundo, il y a le fait que la faune et la flore marines n’ont subi aucun dommage, selon les constatations des multiples inspections effectuées sur la côte. Cependant, la piste retenue n’exclut pas l’éventualité d’une pollution intervenue au large.
On pense qu’il est fort probable qu’un dégazage des cuves d’un navire ou un quelconque délestage de produits toxiques par un bateau aient produit une réaction chimique dont les effluves toxiques ont été transportés par le chergui (vent d’est) vers le littoral.
Une enquête est en cours pour identifier les navires qui passaient au large au moment où le « phénomène sporadique », selon l’expression officielle, s’est produit.
A ce moment-là, selon une estimation de la Protection civile, il y avait 60 000 estivants dans la zone concernée, une bande comprise entre les stations balnéaires de Oued El Hallouf, à Sassel en passant par Terga.
Il a suffi d’une injection de Solumédrol pour éliminer les symptômes que présentaient les victimes de la pollution.
Mais jusqu’à hier, des baigneurs qui avaient été vendredi sur les plages touchées venaient encore à l’hôpital Ahmed Medeghri pour un contrôle, à toutes fins utiles.
Cependant, leur inquiétude n’était nullement fondée puisque les stations balnéaires étaient bondées de monde.
Par ailleurs, notons qu’une délégation d’experts, avec à sa tête le secrétaire général du ministère de l’Aménagement du territoire et du Tourisme, a été dépêchée par Cherif Rahmani à Aïn Témouchent.
Elle aussi a effectué une inspection de la côte et prélevé des échantillons.
Voici dans le détail les résultats des analyses physico-chimiques : la température de l’échantillon était à 26° ; pas de changement anormal de l’échantillon durant les 48 heures d’observation ; pas d’odeur anormale ; la couleur de l’eau n’a subi aucun changement anormal ; le pH était dans la norme (8,21).
La conductivité spécifique était normale ; la salinité également ; l’oxygène dissous (7,58%) et la saturation en oxygène (74%) étaient dans les normes ; il n’y avait pas de film à la surface (huile et grains) ni de résidus goudronneux.