Ain Témouchent: La céréaliculture menacée par la moutarde

Ain Témouchent: La céréaliculture menacée par la moutarde

Au début du mois de mars, beaucoup d’encre a coulé au sujet des mauvaises herbes et les moyens à mettre en œuvre pour les éradiquer, sans tarder.

Des cadres du secteur de l’agriculture et des CCLS se sont adressés aux céréaliers pour mener une campagne de désherbage le plus tôt possible avant que les herbes n’aient pris de l’envolée et ne soient arrivées à un stade où l’efficacité des produits chimiques pourrait être compromise.

Ces mêmes responsables avaient communiqué à la presse des objectifs atteints en matière de superficies de céréales traitées à travers les communes de la wilaya. Ceux qui se sont prononcés sur le sujet avaient cité, à titre d’exemple, des terres de la plaine de la M’léta et de Hammam Bou Hadjar. Il se trouve que, cette année, la moutarde des champs, l’herbe la plus redoutée concernant le blé et l’orge, couvre d’immenses étendues de céréales.

Pour ceux qui en doutent ou qui veulent en savoir plus, ils n’ont qu’à emprunter le CW18 et CW34. Une espèce de manteau jaune et épais domine les axes à perte de vue. Pour ceux qui avaient l’habitude de faire de l’athlétisme ou du footing, ils verront de leurs propres yeux ce phénomène à la sortie d’Ain Témouchent, au niveau de l’ENAD, à l’entrée de Chaâbet El Lehem, d’Aurès El Maida.

L’observateur qui attache de l’importance et s’intéresse aux impacts fâcheux du phénomène, s’alarme et s’inquiète quand il voit un tel désastre.

Des milliers d’hectares sont quasiment envahis par la moutarde des champs au feuillage dense. Quand on constate une telle calamité qui est due au manque de traitement des cultures, l’on se demande quelles sont les superficies qui ont été traitées d’Ain Témouchent jusqu’à Hammam Bou Hadjar pour ne citer que cette région visitée. On a le droit de nous interroger et de savoir quel a été l’impact des campagnes de vulgarisation et les déclarations exagérées de cadres et responsables qui se sont exprimés depuis peu sur les ondes de la radio locale ?

La moutarde frappe davantage les terres pauvres où la monoculture céréalière, a cours, c’est-à-dire que les fellahs continuent de semer en automne et ne revenir qu’en été dans l’espoir de récolter assez, sans se soucier de la lutte des mauvaises herbes.

Cette année est caractérisée par une bonne pluviométrie, et c’est pour cette raison que les efforts devraient être axés sur le désherbage mécanique ou chimique. Un cycle végétatif relativement court par rapport à celui des céréales et au pouvoir germinatif assez développé, la moutarde prend la place de trois bonnes et tue la quatrième plante.

Quand elle couvre le champ, elle prive les céréales de nourriture, d’aération et d’ensoleillement. Généralement la récolte est assez faible, mais contenant aussi des impuretés. A cause de cela les CCLS refusent de réceptionner des semences mélangées d’impuretés.

B. Belhadri