Le travail de l’enfant mineur est un phénomène multifactoriel sans cesse grandissant, avec des facteurs pouvant être d’ordre économique, social ou familial.
Coïncidant avec la Journée mondiale contre le travail des enfants, les inspections régionales du travail de l’Ouest, notamment de Aïn Témouchent et d‘Oran, ont tenu une journée d’information et de sensibilisation, mercredi dernier, au complexe thermal de Hammam Bou-Hadjar. En plus des chefs d’inspections de 6 wilayas de l’Ouest, plusieurs associations concernées ont été invitées pour apporter leur contribution afin d’endiguer le phénomène.
Dans son allocution d’ouverture, Mohamed Bendib, inspecteur régional du travail d’Oran, a indiqué que la lutte contre le travail de l’enfant est l’affaire de tous, à commencer par la cellule familiale : “L’Etat, de son côté, devra accentuer cette lutte par la révision des textes actuels afin de permettre à un grand nombre d’enfants ayant quitté l’école de rejoindre les centres de formation professionnelle”, reconnaissant que le marché du travail accuse un grand déficit en main-d’œuvre qualifiée, a-t-il déclaré.
De son côté, se basant sur les chiffres avancés par Emmanuel Fontaine, le représentant de l’Unicef à Alger, Dr Bessaoud Mohamed, médecin du travail à la direction de la santé de la wilaya hôte, a révélé l’existence de 340 000 enfants qui travaillent.
S’attaquant aux facteurs qui sont à l’origine de ce phénomène, Harrak Ouadna Benameur, psychologue dans l’une des structures relevant de la direction de l’action sociale de la wilaya de Aïn Témouchent, a qualifié le travail de l’enfant de phénomène multifactoriel sans cesse grandissant. “Ces facteurs peuvent être d’ordre économique, social ou familial résultant de conflits conjugaux, d’une déperdition scolaire, d’un décès d’un des parents.”
A ce titre, le conférencier a rappelé que l’Etat est tenu de l’exécution et de l’application des conventions internationales qui ont été ratifiées. Il a suggéré une série d’actions à mener dans une stratégie globale à long terme pour éviter ces déperditions qui mèneront inéluctablement l’enfant vers le travail au risque d’être exploité. Dans sa communication intitulée “Comment éviter la déperdition scolaire”, Nawel Kaddour, conseillère de l’orientation scolaire, a axé son intervention sur le rôle que peut jouer l’éducation dans la lutte contre le travail des enfants à travers la lutte contre la déperdition scolaire.
Pour elle, si tous les enfants accèdent à une place à l’école ou dans un centre de formation professionnelle, il n’y aurait aucun cas de travail précoce. Enfin, Mme Ouhcine Karima, présidente de l’association pour la défense des droits de l’enfant, a cité l’exemple du jeune Djamel de Béni Saf, qui a été amputé des deux bras alors qu’il travaillait dans un champ de blé, car ne sachant pas manipuler la moissonneuse de son père.
M. L.