La haute autorité de la Tarîqa Tidjania, (le Kalifat général) installée à Ain Madhi (nord de Laghouat), recevra prochainement la visite de plus de 250 adeptes africains et arabes, venus réitérer leur attachement et allégeance au règne de l’initiateur de la confrérie, le défunt Cheikh Tidjani, et à ses petits-fils.
Cette visite vient se greffer aux nombreuses activités menées par la zaouia, comme l’organisation, durant le mois de ramadhan et à travers l’ensemble des mosquées de la wilaya, de conférences théologiques et de veillées religieuses animées par des personnalités religieuses et des érudits venus de différents pays africains, arabes et musulmans.
Le Kalife général de la confrérie Tidjania, Cheikh Ali Tidjani, a affirmé à l’APS, mercredi à Ain Madhi (Laghouat) que les activités organisées sans la consultation du Kalifat général n’engagent en aucun cas la Confrérie.
« Toute activité organisée sans la consultation du Kalifat général de Tidjania et hors de sa bannière n’engage en rien la Confrérie », a précisé le Kalife général de la Tidjania.
Cheikh Ali Tidjani a indiqué que « ces activités ne représentent pas la confrérie ni ses adeptes à travers le monde ». Ces activités organisées hors de notre bannière et sans notre consultation ne nous concernent pas », a-t-il martelé.
Concernant la position du Kalifat général de la Confrérie vis à vis d’une activité de la Tidjania devant se tenir dans un pays voisin (le Maroc), Cheikh Ali Tidjani a dit avoir « décliné une invitation, à prendre part à de telle rencontre, adressée à titre personnel et non en tant que Kalife général de la Confrérie ».
Le Calife général a par ailleurs a affirmé, que »la zaouïa est prête à contribuer au dénouement de toutes les questions en suspens, quelque soient leurs genres ».
Il a a soutenu que »cette école mystique »Tidjania », dont le fondement essentiel est »l’amour de Dieu », »œuvre, avec toute sa force, au dénouement des problèmes et conflits sociaux, et contribue à la stabilité sociale et la promotion de l’éducation spirituelle ».
»’Ces efforts de la zaouïa demeurent tributaires à la réelle importance qu’elle devrait revêtir et à la valorisation de sa concertation au regard de son déploiement et de son important nombre d’adeptes au service la patrie et de la religion », a ajouté le calife général.
Pour le calife, la zaouïa s’emploie à consolider ses missions spirituelles, notamment au volet d’enseignement du saint Coran, en optant, pour ce faire, pour la réalisation de nouvelles structures, dont une école coranique en chantier, d’une capacité de 250 apprenants, qui vient renforcer un institut de formation des cadres religieux dans la région d’Ain Madhi, à réceptionner prochainement.
Il a indiqué que la confrérie Tidjania a prospéré avec l’avènement du Sidi Ahmed Tidjani qui a inculqué aux adeptes de cette confrérie, outre les principes la pureté spirituelle, de l’abnégation, les actes de dévotion et dans les comportements quotidiens, la tolérance, la solidarité et l’entraide sociale, le dénouement des conflits sociaux en suspens, le soutien des nécessiteux et l’accueil généreux des invités venus de l’intérieur et de l’extérieur du pays.
La Tidjania, répandue à travers plusieurs pays de différents continents à la faveur du déploiement de ses structures, zaouïas, mosquées et écoles coraniques, compte plus de 400 millions d’adeptes et disciples œuvrant à la propagation et l’ancrage des préceptes et des hautes valeurs de l’Islam.
Cette confrérie a puisé son nom »Tidjania » du saint patron Sidi Ahmed Tidjani, né en 1737, correspondant à l’an 1150 de l’hégire, à Dar (maison) de Sidi Belkacem aux confins d’Ain Madhi, nord de Laghouat, lieu des plus emblématiques de la confrérie et destination de pèlerinage pour de nombreux adeptes.
Selon des références historiques, Cheikh Sidi Ahmed Tidjani a, depuis jeune âge, manifesté une large propension au savoir et sciences religieuses et spirituelles pour se lancer dans la conquête des sciences cultuelles et du savoir auprès des saints du soufisme et dignes héritiers de l’islam.
Sidi Ahmed Tidjani a, à l’âge de 20 ans, entamé son long périple de recherches à partir de la ville de Fès (Maroc), pour choisir, quatre ans après, à s’installer dans la zaouïa Chadhliya du cheikh Sidi Abdelkader Ben Mohamed, région de Labiodh Sidi Cheikh (El Bayadh) après avoir constaté chez ses habitants les vertus saintes, des qualités intrinsèques et de la dévotion à Dieu.
Brandissant dès son jeune âge l’étendard de l’Islam, le Cheikh Sid Ahmed Tidjani, fier de se frayer son chemin spirituel, a mis à profit ses voyages vers les lieux saints de l’Islam pour accomplir le pèlerinage, avant de se rapprocher, lors de ses séjours de passage en Tunisie et en Egypte, de ses contemporaines éminentes personnalités religieuses ayant préféré la sublimation de l’âme, pour approfondir ses connaissances cultuelles et s’abreuver de pures sources spirituelles.
De retour en Algérie, le Cheikh Sidi Ahmed Tidjani a préféré s’installer à Tlemcen où il enseigna les préceptes et saintes valeurs de l’Islam à la grande mosquée, avant de voyager à Fès, puis aux villages de Chellala et Boussemghoune dans la wilaya d’El Bayadh, ce dernier hameau (Bousemghoune) que le cheikh Tidjani a assimilé à une Khalwa (lieu de méditation) , jusqu’à sa mort en 1815, correspondant à 1230 de l’hégire.
La confrérie Tidjania s’est, à la faveur de ses nombreux adeptes et structures implantées à travers le monde, reconvertie en pôle mystique soufi en Algérie, aux pays maghrébins et islamiques, et est devenu un modèle réussi du tourisme spirituel.