Depuis la proclamation de l’Indépendance, rien n’a changé chez M. Mohamed Nouari dans sa corvée quotidienne pour l’approvisionnement en eau potable, excepté l’âne qu’il a dû changer au fil des années et ses poils qui ont pris un coup de gris.
En effet, parlant au nom des citoyens du douar de Ouled Ali, situé à 5 kilomètres du chef-lieu de commune Tacheta Zougagha, M.Nouari raconte son calvaire quotidien pour quelques litres d’eau potable, une tâche qu’il a déjà léguée à ses enfants suite au silence et à l’indifférence des responsables.
«C’est à dos d’âne que les 104 familles qui composent ce douar s’alimentent en eau potable à partir des sources d’El Azeb et d’El Karma» déclare notre interlocuteur, en signalant qu’un bassin construit en briques, perméable a été réalisé par l’APC.
« Cet ouvrage ne répond nullement aux normes puisqu’il est situé entre des décharges » explique notre interlocuteur en nous montrant les requêtes paraphées par les 14 pères de famille, adressées aux autorités de la wilaya les 12 juin 2011, 28 août 2011 et 24 septembre de la même année. Selon M.Fellahi, qui accompagnait notre interlocuteur, le P/APC actuel, qui n’est autre que le P/APC de l’époque de la construction du bassin, a informé les contestataires qu’il faudrait l’inscription d’un projet et attendre l’aval de la wilaya pour prétendre à un château d’eau. Les deux citoyens délégués par leurs pairs demandent à ce que la wilaya dépêche une commission d’enquête pour élucider l’affaire du bassin.
« Nous avons patienté plus d’un demi-siècle, on peut encore supporter ce calvaire pendant un mois ou deux, pour peu que les autorités concernées daignent prendre en charge notre problème».
Abdou K.