Les cybercafés connaissent en ces veillées de ramadhan un grand rush à Aïn Defla de la part des jeunes en quête d’évasion et de contacts après une harassante et chaude journée de jeûne.
A peine les dernières cuillerées de chorba avalées, et en l’absence de lieux de loisirs et de distraction, les jeunes jettent leur dévolu sur ces endroits avec comme leitmotiv l’évasion et la recherche d’autres horizons et sensations.
Le cybercafé, un endroit fortement convoité pendant le ramadhan
Chez Lakhdar, un cybercafé au centre-ville d’Aïn Defla, tous les postes sont occupés à partir de vingt-deux heures.Les habitués des lieux retrouvent leurs places, utilisant la toile pour nouer des contacts ou transmettre des messages à l’étranger.
Assis face aux micro-ordinateurs, les jeunes, casques collés aux oreilles, visitent moult sites tandis que d’autres personnes attendent calmement leur tour en discutant à voix basse.
« Il est clair que pour beaucoup de jeunes, le mois de ramadhan constitue l’occasion idoine de veiller jusqu’à une heure tardive de la nuit », observe le gérant du cyber, signalant que nombre d’internautes ne quittent leurs postes que pour aller prendre leur s’hour vers 3 heures du matin.
« En cours de journée, et dès lors que les gens n’ont rien dans la panse, le cyber est quasiment vide. Mais, après le f’tour, c’est la métamorphose. L’affluence est à son paroxysme et chacun veut à tout prix avoir sa place », fait-il remarquer.
Du côté des internautes, l’unanimité est totale sur le fait qu’Internet leur permet de s’évader et de passer des moments agréables d’autant « que la ville ne dispose pas de lieux culturels ou de distractions à même de chasser l’ennui », souligne-t-on
« Grâce à la +magie+ de l’Internet, le monde est à notre portée », se réjouit Madjid, qui vient de boucler sa première année à l’université de Khémis Miliana, affirmant utiliser ce moyen pour « récolter des informations utiles et nouer des contacts avec des gens ».
« L’avènement de l’Internet a assurément ‘tout chamboulé’ », a-t-il ajouté, avouant passer près de 5 heures par jour devant le net.
La coupe du monde de football, l’autre sujet d’intérêt des internautes
A quelques encablures de cet endroit se trouve un autre cyber. Coupe du monde de football oblige, les internautes optent ici surtout pour les sites sportifs relatant tout ce qui se rapporte à cet évènement sportif planétaire.
La participation de l’équipe nationale algérienne à l’édition de cette année a enthousiasmé les internautes qui ont multiplié les commentaires sur la prestation des joueurs, les choix tactiques de l’entraineur et la manière de jouer des équipes adverses.
« Avant l’élimination de l’équipe nationale, beaucoup venaient au cyber pour avoir des nouvelles des joueurs ou lire des commentaires. Après l’élimination et la déception qui s’en est suivie, un certain recul de l’engouement a été constaté », relève le gérant du cyber.
Consultant un site de la FIFA, un jeune s’emploie à avoir des nouvelles de la compétition abritée par le pays de la samba, avouant être un mordu de football à l’instar de tous les Algériens.
« Avec Internet, l’information est instantanée. Vous pouvez avoir tout ce que vous recherchez par un simple clic », lance-t-il avec gaité.
Pour une utilisation bénéfique du net loin de toute dérive
Présent au cyber, un père de famille, enseignant de son état, tout en reconnaissant l’importance joué par l’Internet dans divers domaines d’activités, n’en a pas moins tenu à mettre en relief les risques encourus par les jeunes et les enfants notamment.
« Il est indéniable qu’Internet présente beaucoup d’aspects positifs à l’image de la facilitation de l’accès à l’information et à la science notamment, mais force est de constater que certaines pratiques contraires à la morale et à la loi ont tendance à occulter cet aspect positif des choses », a-t-il observé.
Il a estimé que c’est surtout le recours « pathologique » à la toile qui doit avant tout interpeller les parents et les éducateurs, invitant les parents à ne pas avoir une réaction de « parents-police ».
Selon lui, le danger survient lorsqu’Internet devient un « refuge » et une « échappatoire » à la réalité quotidienne, proposant la mise en place d’une matière à l’école montrant aux élèves les moyens permettant de tirer profit de ce formidable outil.