Ain Chraiaâ (Skikda) un site naturel enchanteur pour une destination touristique en friche

Ain Chraiaâ (Skikda) un site naturel enchanteur pour une destination touristique en friche

Capture plein écran 12012012 130739.jpgAin Chraiaâ, une localité située à quelques km de Skikda, est un véritable coin de paradis mariant avec bonheur le vert de la montagne et le bleu de la mer dans un paysage enchanteur possédant tous les attraits d’une destination touristique de premier choix.

Située à 700 mètres au-dessus de la Méditerranée, Ain Chraiaâ, au bas de laquelle trône la plage de Oued Bibi, considérée parmi les plus belles du pays, est également une région montagneuse que la nature a dotée d’une couverture végétale riche et diversifiée qui lui confère une splendide beauté sauvage. Adossée à la montagne, la plage de Oued Bibi qui s’étend sur 3 km de long sur 500 m de large, reste encore aujourd’hui fermée aux baigneurs et aux touristes à cause d’un isolement qui en avait fait, lors de la décennie noire, un endroit non sécurisé.

Jadis très prisée des touristes pour sa beauté sauvage et la limpidité de son eau, cette plage ne profite aujourd’hui qu’à une minorité parmi ceux qui osent s’aventurer à travers la route de Oued Sabiha qui serpente, étroite, tortueuse et escarpée, à travers la montagne avant de descendre en pente abrupte et glissante vers la mer.

Les « twin towers » de la plage de Oued Bibi

La région a, selon toute vraisemblance, séduit l’homme depuis la nuit des temps comme en témoignent des vestiges encore visibles sur les lieux : restes d’un port dont l’âge remonterait, selon la direction de la culture, à l’époque phénicienne, sites funéraires, ruines de bâtisses datant d’époques anciennes, anciens puits et, plus étonnant encore, deux tours dont les vestiges sont toujours visibles au milieu de la bande côtière de la plage de Oued Bibi.

Outre sa beauté naturelle et ses vestiges archéologiques, Ain Chraiaâ

peut également se prévaloir d’une curiosité considérée par ses habitants comme

un « mystère divin ».

Brahim B, 70 ans, un habitant de cette région, soutient qu’il existe tout près de la plage de Oued Bibi une grotte difficilement accessible qui renferme une source connue sous le nom de Ain Echfa dont l’eau, douce à la sortie de la roche, devient salée dès qu’elle est sortie de la grotte. Une énigme qui laisse perplexes tous les visiteurs. La paix et la sécurité revenues, les pouvoirs publics envisagent aujourd’hui l’aménagement de routes et le désenclavement de la plage de Oued Bibi. Une action qui permettra sans doute à cette plage de retrouver son succès d’antan et son statut de destination balnéaire très prisée.

La fraise « Rusicade », fierté de la région

Commune agricole en premier lieu, Ain Chraiaâ est aujourd’hui pionnière en matière de production d’une fraise au goût, dit-on, inégalable qui fait d’elle la star de la fête dédiée à ce fruit et organisée annuellement à Skikda. Le prestige de cette fraise à la saveur subtile et au goût enivrant a aujourd’hui dépassé les frontières de la wilaya de Skikda et même du pays, puisqu’elle est de plus en plus exportée à l’étranger.

Une belle revanche sur l’histoire de l’arrivée de ce fruit dans cette région et que les anciens continuent de raconter à ce jour : le colon d’origine italienne qui l’a introduite la première fois dans cette région, en 1920, veillait à garder secrètes les technique de sa culture et soumettait les ouvriers algériens qui travaillaient dans sa ferme à des fouilles systématiques pour éviter qu’ils ne repartent avec des plants de ce fruit au goût si agréable. Il a fallu à ces ouvriers agricoles, raconte Brahim, recourir à une « ruse de renard » pour sortir des plants cachés…dans leurs souliers pour les planter loin du regard et des espions du « teigneux » colon.

Par la suite, ils ont opéré croisement sur croisement, multiplié les expériences, pour obtenir la fameuse fraise « Rusicade » qui fait aujourd’hui la réputation de la région : une fraise à la forme ronde, de taille moyenne, à la couleur rouge vif et à l’odeur capiteuse que toutes les wilayas voisines viennent rafler par cargaisons entières à la saison de la cueillette. Le charme sauvage du site, la majesté de la montagne, la beauté du sable fin et doré, l’éclat du bleu de la mer et… du rouge vif de la « Rusicade » méritent un écrin digne de ce bijou de la nature