Aïn Beïda: Le besoin en foncier se fait sentir

Aïn Beïda: Le besoin en foncier se fait sentir

En ce moment, alors que parfois les autorités locales trouvent d’énormes difficultés pour implanter certains projets de nécessité avérée, certaines infrastructures demeurent fermées depuis plusieurs décennies et semblent être abandonnées. Nous pouvons citer l’ancien complexe des textiles Elatex, le géant qui faisait la fierté des industries légères.

Pour rappel, ce complexe spécialisé dans la filature et qui employait plus d’un millier de travailleurs avec un impact économique et social très important, créant une certaine dynamique dans le mouvement de la population, et à l’instar des autres secteurs industriels, n’a pas échappé au syndrome des liquidations et à la fermeture avec un dégraissage ou essaimage des effectifs.

Depuis cette date, le complexe a changé de statut pour faire partie du patrimoine des Domaines, puis, plus rien, personne ne s’est inquiété pour redéployer cet outil de production, sous plusieurs formules : partenariat, concession, etc. et c’est l’abandon tout simplement subi d’une forte dégradation des équipements qui ne répondent plus maintenant aux conditions du temps, ils sont devenus obsolètes et sont tout simplement bons pour les fours de la sidérurgie.

Idem pour les autres entreprises qui ont connu le même sort, tels la Sotyhob, l’EPBTP, l’usine de la tapisserie dont le tapis a fait le tour du monde de par sa qualité purement arabo-musulmane. Les responsables se sont limités à formaliser administrativement les dossiers de liquidation sans aucun souci de relance des activités ou autres.

Aujourd’hui, et au moment où les pouvoirs publics s’orientent vers d’autres segments et filières à même de créer de la valeur ajoutée et des postes d’emploi, on brandit le phénomène de la saturation du foncier, or, c’est plutôt un problème de gestion et de redéploiement. Si on se penche sur la zone industrielle de la ville de Aïn-Beïda, une assiette qui s’étale sur des centaines d’hectares et disposant de toutes les commodités : des amenées en eau potable, gaz et électricité avec des assainissements nécessaires, plusieurs concessions ont été allouées aux investisseurs qui ont bénéficié de tous les avantages.

Parmi ces bénéficiaires, seuls quelques-uns, qu’on peut compter sur les doigts d’une seule main, ont fait aboutir leurs petits projets, le reste végète à l’état embryonnaire faute de contrôle et de suivi. On cite également l’ancien Souk-el-Fellah, un secteur qui a subi lui aussi les affres de la liquidation, une infrastructure située dans un point stratégique, en plein centre-ville et fermé depuis des décennies sans qu’aucune solution vienne libérer des dizaines de magasins.

Beaucoup d’autres infrastructures sont restées fermées donnant l’occasion aux opportunistes de faire des tentatives de s’en accaparer. Les responsables locaux parviendront-ils à mettre fin à cette situation qui n’a que trop duré ? Les Beïdis, notamment les jeunes commerçants et chômeurs, lancent un appel au chef de l’exécutif pour se pencher sur ce dossier qui a fait couler beaucoup d’encre sans toutefois trouver de solutions adéquates.

Moussa Chtatha