Toutes les forces de médiation doivent être mutualisées pour aider le Mali à régler rapidement les crises auxquelles il est confronté, a indiqué dimanche à Alger Kamel Rezag-Bara, conseiller à la présidence de la République.
«Toutes les forces possibles de médiation doivent être mutualisées en vue d’aider le Mali à régler rapidement les trois crises » auxquelles il fait face, a déclaré Rezag Bara à la presse en marge d’un atelier sur les systèmes juridiques des pays du Sahel en matière de lutte antiterroriste. Le conseiller à la présidence de la République a relevé que la première crise est « interne », appelant dans ce cadre à ce que « le système constitutionnel démocratique reprenne ses droits à Bamako ». La deuxième crise est en relation avec « une revendication identitaire légitime dans le nord du Mali, qui s’exprime parfois sous une forme, a-t-il dit, que nous n’approuvons pas et qui est celle de la partition et de la sécession ». La troisième crise au Mali, a-t-il expliqué, est « la menace du terrorisme alliée à la grande criminalité qui s’étend actuellement dans le pays à la faveur de l’instabilité et de l’insécurité ». Concernant les relations algéro-maliennes, M. Rezag Bara a indiqué que « le Mali est un pays voisin et frère » avec lequel l’Algérie entretient de « très profondes relations humaines, économiques, politiques et géostratégiques. Ce qui se passe au Mali nous intéresse au premier plan », a-t-il affirmé, ajoutant que l’Algérie participe avec la communauté internationale et l’Union africaine aux efforts de règlement de la situation de crise dans ce pays. De son côté, le directeur du Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (CAERT), Francisco Caetano José Madeira, s’est dit « optimiste » quant au fait qu’aucun pays « n’a reconnu l’indépendance » du nord du Mali proclamée par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). « Nous sommes optimistes dans la mesure où la déclaration d’indépendance de l’Azawad a été condamnée et aucun pays dans le monde n’a reconnu cette déclaration », a indiqué dimanche à Alger M. Madeira dans une déclaration à la presse.
S’exprimant en marge d’un workshop sur le renforcement de la capacité de réponse des systèmes juridiques nationaux des pays du Sahel et de l’Afrique du Nord à lutter contre le terrorisme organisé par le CAERT, M. Madeira a précisé qu’aucun pays de l’Union africaine, de l’Union européenne ou encore l’Onu n’a reconnu l’indépendance de l’Azawad, soulignant que l’existence de « deux Mali est inacceptable et inadmissible ».
« Les Touaregs sont des Maliens à part entière devant jouir de leurs droits civiques », a-t-il souligné, réitérant qu’il est « impossible d’accepter la déclaration d’indépendance et de sécession ». Commentant la situation sécuritaire dans ce pays, le directeur du CAERT a appelé à régler le problème du terrorisme qui risque de « profiter » à l’organisation terroriste Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), ajoutant que cette organisation « tente de manipuler ses groupes dans le but d’infiltrer les structures gouvernementales au Mali ». « Le problème du Mali doit être réglé en référence à la Constitution régissant le pays, comme il appartient au peuple malien de décider et de choisir ceux qui le gouvernent », a indiqué M. Madeira, affirmant que le CAERT refuse ce qui est « imposé par la force ».