Aide humanitaire bloquée à Gaza : l’Algérie dénonce le blocus israélien à la CIJ

Aide humanitaire bloquée à Gaza : l’Algérie dénonce le blocus israélien à la CIJ

L’Algérie a lancé un appel ferme à la communauté internationale, ce mardi, lors des audiences publiques devant la Cour internationale de Justice (CIJ), en demandant qu’Israël soit contraint d’autoriser l’accès de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine) aux territoires palestiniens occupés. À Gaza, en particulier, la situation humanitaire est qualifiée par Alger de « l’un des plus graves désastres de notre époque ».

À La Haye, l’Algérie condamne le blocage de l’aide humanitaire à Gaza par Israël

Prenant la parole au nom de l’Algérie, Maya Sahli Fadel, vice-présidente de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, a souligné la responsabilité d’Israël, en tant que puissance occupante, de garantir l’accès sans entrave à l’aide humanitaire. Elle a rappelé que cette obligation découle du droit international, notamment du droit humanitaire et des Conventions de Genève.

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« Israël doit cesser d’entraver les missions de l’UNRWA, y compris à Jérusalem-Est », a plaidé Me Sahli Fadel, dénonçant l’interdiction imposée à l’agence onusienne comme une tentative de « détruire l’avenir du peuple palestinien ». Elle a alerté sur les conséquences dramatiques de cette politique, affirmant que « renoncer à l’UNRWA revient à abandonner tout un peuple ».

L’avocate algérienne a également exprimé l’inquiétude de son pays face au blocus de Gaza, accusant Israël d’utiliser l’aide humanitaire comme un moyen de pression politique et militaire. « Chaque jour, des civils sont privés de nourriture, d’eau et de soins », a-t-elle déclaré, évoquant le récent massacre de 15 secouristes palestiniens, dont les corps ont été découverts dans une fosse commune, un événement qui a choqué l’opinion publique mondiale.

L’Algérie dénonce un « désastre humanitaire » à Gaza

L’Algérie déplore également l’inaction prolongée de la communauté internationale malgré les appels répétés de l’ONU, de l’UNRWA et de plusieurs États. « Nous assistons à un silence complice, au profit d’intérêts stratégiques, au détriment du droit et de la justice », a regretté Me Sahli Fadel.

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Samia Bourouba, experte en droit international et membre de la Commission de l’Union africaine, est également intervenue pour condamner les lois israéliennes promulguées en octobre 2024, interdisant l’UNRWA dans les territoires occupés. Selon elle, ces textes illustreraient « le mépris flagrant d’Israël pour ses engagements internationaux ».

Alger a conclu son intervention en demandant à la CIJ de déclarer qu’Israël viole ses obligations juridiques en tant que membre des Nations unies et puissance occupante, réaffirmant son soutien inconditionnel aux droits du peuple palestinien.