Les promesses formulées pourraient rassurer un tant soit peu le citoyen, mais sans trop le convaincre, à cause des graves défaillances enregistrées durant les années passées.
Les autorités publiques redoublent de promesses et s’engagent à assurer une fête de l’Aïd sans pénurie. Depuis quelques jours, des départements ministériels et des organisations professionnelles tentent de rassurer le citoyen. A croire ce qu’a été dit jusque-là, l’Aïd El Fitr passera sans la moindre insuffisance, et la fête ne sera pas gâchée par des pénuries fâcheuses et pénalisantes. En fait, la Société nationale de commercialisation et de distribution de produits pétroliers (Naftal) annonce que ses stations-service seront ouvertes lors pendant l’Aïd El Fitr. Naftal «informe que durant l’Aïd El Fitr, et à l’instar des autres jours, la distribution des produits pétroliers sera assurée sur l’ensemble de son réseau de stations-service, de jour comme de nuit, à travers tout le territoire national». Une annonce qui devrait réjouir les automobilistes et éviter de grand flux sur les stations-service, quelques heures avant le jour J. Hier, c’était le directeur général d’Algérie Poste qui déclarait que «la disponibilité des liquidités ne pose pas problème». Malgré l’affluence importante que connaissent les bureaux de poste, l’orateur a indiqué que son entreprise n’a recouru à «aucun plafonnement des retraits de CCP», seulement quand il s’agit de sommes importantes nécessitant un temps de vérification par mesure de sécurité. De son côté, le ministère du Commerce, premier concerné par la disponibilité, notamment des produits de large consommation, tente de réguler le marché. Dans cette optique, le département de Mustapha Benbada a procédé à l’installation d’une commission mixte de régulation du calendrier de permanence des commerçants en vue de garantir un approvisionnement équilibré du marché en produits de base, notamment le pain. Des mesures ont été également prises au niveau des gares routières pour faciliter aux citoyens leurs déplacements et faire face aux problèmes pouvant survenir à la dernière minute. Aussi, l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) mobilise ses adhérents et promet un Aïd sans le moindre problème, sur tous les volets, à savoir bus de transport des voyageurs, taxis, commerçants et boulangers. On croit savoir, également, que les pharmacies de permanence ne vont pas fuir le travail et abandonner les malades et que cet Aïd dérogera à tous les autres. Les promesses formulées pourraient rassurer un tant soit peu le citoyen, mais sans trop le convaincre, à cause des graves défaillances enregistrées durant les années passées. Bien que cette année l’on assiste à des actions plutôt «réelles» telles que l’installation par la tutelle de la commission mixte ou la décision de Naftal d’ouvrir ses stations pour assurer le service, il n’en demeure pas moins que le contrôle, le suivi et la mise en application des décisions représentent un véritable problème. Chaque année d’ailleurs, l’UGCAA appelle, voire supplie, les commerçants à travailler, mais sans que son appel n’ait d’écho favorable auprès de la majorité des commerçants.
Par Aomar Fekrache
