Le jour de l’Aïd n’a pas été seulement un jour de fête et de joie. Beaucoup d’enfants et même des adultes ont passé l’Aïd dans les hôpitaux à cause d’un accident causé par… un jouet.
Ce dernier s’est transformé, ce jour de fête, en véritable arme de destruction, portant un réel préjudice à la santé et à la sécurité des citoyens, en particulier celle des enfants.
Il faut dire que les jouets made in China, à bas prix qui inondent le marché, sont de plus en plus incriminés.
En l’absence de contrôle, ces jouets entrent au pays dans l’impunité la plus totale, causant de véritables dégâts, notamment chez les enfants en bas âge.
Les services des urgences de nombreux hôpitaux du pays ont accueilli de nombreux enfants victimes de ces jouets dangereux.
Parmi les jouets très en vogue et commercialisés durant l’Aïd, les pistolets qui lancent de petites billes en plastique occupent la première place.
Un jeu qui n’est pas sans conséquence dramatique. La projection risquée de petites balles, des fléchettes ou des liquides lancés par les jouets peuvent, en effet, endommager les yeux le nez ou l’oreille…
Il arrive aussi que les enfants en bas âge avalent les objets et les toutes petites pièces. Potentiellement dangereux, ces jouets ont provoqué pas mal d’accidents.
C’est ce que nous révèle le docteur Mourad Yadaden, médecin résident en pédiatrie, au service des urgences du CHU de Beni Messous. «Il s’agit, là d’un véritable drame», nous lance-t-il d’emblée.
Pour lui, «c’est une situation récurrente que nous vivons lors de chaque fête». «D’ailleurs, dit-il, on appréhende d’ores et déjà le Mouloud et les nombreux dégâts qui seront causés par les pétards.» «Pour ce qui est de l’Aïd El Fitr, nous avons reçu aux services des urgences deux enfants», explique notre interlocuteur.
«Le premier, âgé de 12 ans, s’est retrouvé avec une bille dans l’oreille. Nous avons dû l’orienter au service ORL pour l’extraction de l’objet en question. Un autre enfant de trois ans a reçu la bille lancée par le pistolet en plastique dans l’oeil, ce qui a provoqué une hémorragie conjonctivale. L’enfant a été aussitôt orienté au service ophtalmologique», nous a indiqué le médecin.
Il se dira d’ailleurs «extrêmement choqué par le genre de jouets introduit dans le pays et qui ne répondent à aucune norme de sécurité et ont montré leur extrême dangerosité. On se demande comment de telles choses entrent au pays. C’est totalement insensé».
Ce médecin déplore l’inconscience des parents qui doivent, selon lui, faire preuve d’un minimum de bon sens.
Il s’en prend aussi aux services de contrôle qui n’ont pas empêché l’introduction de tels jouets dangereux.
Selon notre interlocuteur, «les citoyens doivent être sensibilisés davantage aux dangers de ces jouets».
Direction le service des urgences ophtalmologiques. Parmi les cas enregistrés, le jour de l’Aïd, ce quadragénaire dont l’oeil est abîmé à cause d’un jouet en plastique.
Il est arrivé ce jour de fête à l’hôpital pour y recevoir les premiers soins. «J’étais dans ma voiture quand un enfant qui jouait m’a lancé en plein dans les yeux, des billes avec son pistolet», dit-il.
Son état est assez préoccupant. Les blessures causées par le pistolet en plastique nécessitent un traitement.
Le médecin qui le lui a prescrit lui demande un repos et un suivi afin d’assurer une bonne guérison et éviter les complications.
Le service ORL a, pour sa part, accueilli deux cas liés à des accidents causés par des jouets non conformes aux normes de sécurité.
Les billes projetées par des jouets en plastique introduites dans les oreilles de deux enfants admis ont pu être retirées.
Il est important de s’interroger, enfin, sur l’absence des services compétents de contrôle qui ferment les yeux sur l’importation de jouets dangereux, conçus sans aucun respect des normes et fabriqués à base de matériaux toxiques.
Amel Bouakba