Aid El Fitr à Béjaia: dans l’esprit de la tradition

Aid El Fitr à Béjaia: dans l’esprit de la tradition

La fête de l’Aïd El Fitr, marquant la fin du mois de jeûne, a été célébrée à Béjaïa dans la joie, la solidarité et la sérénité.

Après un mois de jeûne et d’abstinence, les habitants de la basse Kabylie ont accueilli l’Aïd El-Fitr selon les traditions perpétuées de génération en génération à travers les rituelles visites rendues aux proches et aux malades dans les hôpitaux, le recueillement dans les cimetières à la mémoire des disparus et le rituel du sacrifice collectif. Les fidèles se sont réunis tôt le matin dans les mosquées pour la prière de l’Aïd tandis que d’autres ont entrepris de se préparer pour les déplacements et les visites des proches.

La compassion, la tolérance et la solidarité étaient les maîtres-mots de cette fête religieuse qui reste une occasion de mise en quarantaine des rancunes et autres désaccords. N’est ce pas là l’importance de cet événement religieux? A cette occasion, les imams n’ont pas manqué de rappeler les fidèles à rester attachés aux valeurs de fraternité, d’entraide et de solidarité, tel que préconisés par l’Islam. Les imams ont, par ailleurs, mis en exergue, la portée de l’Aïd qui est une occasion pour renforcer et raffermir les liens sociaux. La fête a été aussi celle des enfants. Parés de leurs habits neufs, les enfants ont donné à cette journée, une touche particulière de gaieté et de bonheur en investissant fièrement les rues des villes et villages. Il n’y eut pas trop de pétards cette année. Serait-ce en raison de la cherté ou d’une quelconque précaution? Dans tous les cas de figure, les pétards n’ont pas eu la place qui était la leur jusque-là. Par contre, le mouvement des gens y était fort.

Au premier jour, tôt dans la matinée, les citoyens se sont déplacés aux cimetières pour se recueillir sur les tombes de leurs défunts proches, puis c’est au tour des retrouvailles. Les gens se son rendus mutuellement des visites consolidant ainsi les liens familiaux. Les rencontres des proches et amis, ponctuées par des échanges de voeux, reste cette autre facette d’une date que beaucoup attendent dès le début du mois sacré.

Les malades hospitalisés ont, quant à eux, vécu la même ambiance de l’Aïd. Les habitants de la ville, en famille et accompagnés de leurs enfants, ont fait le déplacement pour rendre visite à d’autres citoyens retenus dans les hôpitaux par la maladie. A travers l’ensemble de la région, l’Aïd, n’a pas été du tout altéré par la vie moderne.

Béjaïa a renoué à l’occasion avec l’ambiance d’antan. La place Gueydon, quartier populaire s’il en est, redevient lors de chaque Aïd, la destination préférée des Béjaouis qui aiment à s’y retrouver au milieu des piaillements des tout-petits, la brise de mer, le parc de Gouraya, Tichy, tous ces lieux ont connu une animation particulière. Des nuées d’enfants ont accaparé, dès potron-minet, les ruelles de ce vieux quartier pour prendre des photos en exhibant leurs habits tout neufs achetés pour l’occasion.

La grande maison, celle qui dans le temps réunissait des générations sous un même toit renaît de ses cendres le temps d’une journée, celle de l’Aïd, les enfants mariés partis vivre seuls et ailleurs, retournent au lieu de leur naissance avec les soeurs et les parents pour rassembler de nouveau la grande famille dans la grande maison.

C’est le cas particulièrement dans les villages, les membres de la famille au foyer parental pour souhaiter y passer la fête de l’Aïd, une tradition assez respectée encore en Kabylie. On en a profité pour voir même les premiers matchs du mondial en Russie.