Aïd el Adha ,Sacrifice du mouton et de… l’hygiène

Aïd el Adha ,Sacrifice du mouton et de… l’hygiène

Outre la flambée des prix, la spéculation et les pénuries qui caractérisent les jours de l’Aïd, il y a les problèmes d’hygiène qui se posent davantage la veille et le premier jour de la fête.

La flambée des prix des produits alimentaires, des moutons, les tensions enregistrées au niveau des bureaux de poste et les transports, sont autant de problèmes qui inquiètent la population algérienne à la veille de la célébration de la fête du sacrifice. Dans leurs tentatives de met-tre un peu d’ordre, les autorités publiques se contentent de s’exprimer sur les pénuries et mettre en garde les commerçants qui n’assurent pas le service durant la fête. Mais, outre la flambée, la spéculation et les pénuries qui caractérisent les jours de l’Aïd, il y a les problèmes d’hygiène qui se posent davantage la veille et le premier jour de l’Aïd el Adha. Néanmoins, aucun programme de prise en charge n’a été mis en place par le ministère de l’Environnement au moment où le gouvernement a lancé un vaste programme de nettoyage de villes.

La situation est récurrente à chaque fête du sacrifice, les cités et quartiers se transforment en abattoirs collectifs ne respectant que rarement les règles sanitaires et d’hygiène. Seul le civisme des citoyens peut faire régner la propreté pendant la fête, une fois le sacrifice accompli. Malheureusement, l’ambiance de fête est souvent gâchée par la prolifération des déchets des moutons. Outre l’absence des agents de nettoyage ou autres brigades assurant la permanence durant l’Aïd, les cités algériennes ne sont dotées d’aucun lieu réservé à ce rituel religieux.

Il est vrai que pour les enfants, tout le charme et les moments forts de la fête sont le spectacle du sacrifice du mouton, mais les traces de sang, les peaux et autres insalubrités ternissent un tant soit peu l’image de la fête. Pour sa part, le département de l’environnement n’a annoncé aucune mesure de nettoiement le premier jour de la fête. Habituellement, les responsables locaux prolongent le laisser-aller durant deux ou trois jours.

Le ministère de la Santé, multiplie, par ailleurs, les campagnes de sensibilisation à la veille de la fête de l’Aïd. Il a lancé une campagne de sensibilisation pour lutter contre les risques de contagion du kyste hydatique. Le Dr Oulmane a mis en garde les citoyens contre les dangers de la dissémination du kyste hydatique après l’abattage de certains moutons, précisant que la prévention est «le meilleur moyen de lutte».

«A l’approche de l’Aïd, l’abattage de plus de trois millions de moutons augmente le risque d’être contaminé par un kyste hydatique, car parmi le nombre important de moutons sacrifiés, subsiste un pourcentage d’entre eux infectés par la maladie», a précisé le Dr Oulmane, spécialiste en communication à l’Institut national de santé publique (INSP).Le kyste hydatique dont la maladie est l’hydatidose, est une affection due à l’ingestion d’un parasite (Echinococcus granulosus), vivant chez un carnivore.

Le carnivore, dont la majorité des cas est un chien, contracte la ma-ladie après ingestion de larves, contenues dans des abats infestés (foie, poumons, etc.) de mouton. Le Dr Oulmane a précisé que le risque devient d’autant plus grand durant l’Aïd El Adha, étant donné que des millions de moutons sont abattus ce jour-là, souvent en l’absence de vétérinaire.

L’hydatidose touche chaque année environ 3 millions de personnes dans le monde et des milliers de cas sont signalés annuellement en Algérie, d’après les chiffres de l’INSP. La contamination se fait de manière directe, d’un carnivore à l’homme, lorsque par exemple un chien atteint lèche l’homme ou bien se fait caresser par ce dernier.

Pour lutter contre cette maladie la prévention doit être de mise puisqu’elle constitue «la pièce maîtresse de lutte contre la maladie», a recommandé le Dr Oulmane. Ainsi, il préconise de se débarrasser des abats «suspects» ou contenant des kystes en les brûlant ou en les détruisant avec des matières organiques. Le chien domestique, principal vecteur du kyste hydatique, doit être obligatoirement suivi par un vétérinaire, qui lui administrera des vermifuges en cas d’atteinte. Parmi les mesures de prévention figure également l’hygiène des mains et des ustensiles utilisés en cuisine.

Y.A.