AID EL ADHA : Le spectre de l’absentéisme

AID EL ADHA : Le spectre de l’absentéisme

Les travailleurs, qu’ils soient dans le secteur public ou privé, auront droit à un repos prolongé de quatre jours à l’occasion de la fête de l’Aïd El Adha.

Certains vont même bénéficier d’une journée de plus. En effet, des entreprises ont décidé de faire le pont la journée de jeudi et convenu de la récupérer soit à l’avance, comme c’est le cas de Naftal qui ont travaillé hier, ou ultérieurement. Pour les administrations qui ont décidé de ne pas interrompre le travail jeudi, elles auront sans aucun doute à faire face à un taux d’absentéisme qui peut être important.



Les économistes soutiennent à l’unanimité que ce genre de pratique ne doit pas être toléré et que toute journée perdue doit être rattrapée. Contacté, M. Abdelmalek Serraï estime que cet arrêt de travail aura un «impact très négatif sur l’économie nationale». Paralyser le pays durant quatre ou cinq jours va engendrer, selon lui, des «pertes évaluées à des milliards de dinars».

M. Serraï a expliqué que «l’arrêt des services fait perdre aux citoyens des opportunités. On ne peut pas paralyser les secteurs névralgiques tels la Justice, les Transports, les hôpitaux durant 5 jours», souligne-t-il. Pour ce qui est de l’industrie qui, d’après lui, constitue le maillon faible de toute la chaîne productive, notre interlocuteur affirme que les pertes ne seront pas des moindres. Il est primordial que des permanences soient assurées durant cette période, dit-il. Pour rattraper le retard, il estime nécessaire que les entreprises, notamment productives, de prévoir des heures de récupération et même des demi-journées pour les week-ends prochains comme cela se fait dans plusieurs pays développés, à l’image du Japon. «Il faut que les travailleurs apprennent à travailler davantage et de récupérer le temps perdu», fait-il remarquer.

M. Salah Mouhoubi, économiste, est du même avis. Il soutiendra que le gouvernement doit «établir des règles strictes» pour qu’il n’y ait pas de travailleurs qui désertent leur poste durant les périodes de fêtes. «Il faut prévoir des sanctions», souligne-t-il avant d’ajouter que l’absentéisme qui «n’est pas à encourager» ne représente «qu’un manque de civisme, de sérieux et de discipline».

Pour l’économiste Abderahmane Mebtoul, le plus important est de savoir comment rattraper les retards et surtout le manque à gagner durant ces 4 jours. «Les secteurs stratégiques, notamment les unités de production sont dans l’obligation, a-t-il indiqué, d’assurer des permanences». Pour les banques, la question est claire. Elles ouvriront le jeudi comme d’habitude. «Les pratiques de fermeture et d’ouverture des banques sont maintenues. Les banques seront ouvertes la journée de jeudi»; a rassuré M. Abderahmane Benkhalfa , délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF).