Un calme inhabituel a caractérisé hier la ville d’Alger. La circulation était fluide, faisant le bonheur de tous les habitants qui ont multiplié les déplacements pour rendre visite aux familles et proches à l’occasion de ce deuxième jour de fête.
Outre le calme et la fluidité, la capitale a été quasiment désertée. Les magasins comme tous les autres établissements de services ont baissé rideau. Même le service minimum n’est pas assuré en cette période de fête. Les quartiers d’Alger les plus réputés pour leur forte densité populaire et un grand mouvement le jour ont observé une halte le temps d’une fête.
En dehors de quelques boucheries ouvertes depuis le début de la matinée, et ayant connu un défilé de personnes venus couper le mouton, la plus grande partie des commerces ont été fermés. A la rue Didouche Mourad, au cœur d’Alger, tous les magasins attirant d’habitude un monde fou ont pris congé.
Seul le fleuriste, deux magasins de confiserie, et le photographe sont ouverts pour diverses prestations à cette occasion. La place Maurice Audin n’a pas connu grand monde comme à l’accoutumée. La même situation est observée au Boulevard Hassiba Ben Bouali où quelques magasins d’électroménagers et de tabacs ont maintenu leurs activités. On retrouve le même décor à la place du 1er Mai, à la rue Belouizdad, El Biar, Chevaley, Dely Brahim, et Chéraga où l’activité commerciale est quasiment morte.
Lait et pain indisponibles Si l’apport des boucheries est indispensable en ce deuxième jour de fête, celui des boulangers et des vendeurs de lait, produits de première nécessité, n’est pas des moindres. Cela n’a pas été un argument suffisant pour les centaines de boulangers situés dans la capitale n’ayant pas ouvert pour servir les citoyens.
Lors de notre tournée effectuée à Alger, nous n’avons observé aucun sachet de lait dans les rares magasins ouverts, ce qui confirme l’indisponibilité de ce produit en ces jours de fête où la demande est très forte. Même les chaines que les citoyens ont observées durant les semaines passées pour se procurer ce produit n’ont pas été vécues en ces jours. Le même constat est fait au niveau des marchés de la capitale où tous les étals étaient vides.
Seuls les petits jeunes vendeurs de pain ont occupé les voies publiques dans certains endroits tel que Meissonnier pour servir les habitants en cette conjoncture marquée par la fermeture des boulangeries. Cette situation a amené les habitants de la capitale à sauter sur cette occasion et à s’approvisionner en pain en quantités suffisantes de peur de tomber en panne au cours de la semaine.
Même les cafés, endroits fréquentés par la gente masculine, ont été fermés. Hier, lors de notre tournée, le seul café de la capitale qui était ouvert se trouve à El – Biar. Au niveau de ce café, les gens se bousculaient presque pour prendre un café. Il y’ avait même un embouteillage devant ce café.
Les prix flambent, absence de contrôle
Les stations d’essence n’étaient pas toutes ouvertes à Alger. Les quelques magasins d’alimentation générale ouverts en ces jours de fête appartiennent à des citoyens résidant à Alger. » C’est comme ça à chaque fête. Les gens qui habitent en dehors d’Alger se déplacent pour fêter l’Aïd avec leurs parents.
Ce qui fait que l’activité diminue fortement. Il reste quelques magasins dont les propriétaires sont originaires d’Alger. Ils ouvrent pour assurer un service aux autres citoyens qui en ont besoin en ces jours » nous dira un habitant. Cela a donné lieu à beaucoup de dépassements. Certains magasins au augmenté les prix pour profiter de cette occasion.
Il faut noter qu’en l’absence de produits sur le marché, les citoyens se trouvent contraints d’acheter à ces prix hors portée. Cette situation intervient alors que le ministère du commerce a diffusé, la veille de l’Aïd, un communiqué informant les magasins à ouvrir et à assurer les différents services aux citoyens pendant la fête de l’Aïd.
Cette note d’information et de rappel n’a pas été respectée et la situation risque de durer jusqu’au début de la semaine prochaine. En l’absence de contrôle rigoureux en la matière, le service minimum dans l’activité commercial reste sérieusement défaillant.
Par Nouria Bourihane