La chance ne semble point sourire aux ménages dont le revenu demeure si bas, ainsi que d’autres catégories si démunies de la société, face à la coïncidence de la rentrée scolaire et de l’Aïd el-Adha avec cette nouvelle rentrée sociale qui débute par une fête religieuse ( l’Aid El Adha qui sera célébrée le mardi prochain ) , suivie de la rentrée scolaire fixée pour le mercredi 5 Septembre 2018 . Ce hasard si triste pour certains ménages ne parait faciliter les choses et tend à les compliquer davantage sur le plan économique. Les dépenses à engager restent si lourdes à endosser pour certains chefs de familles et en particulier les retraités, dont les pensions ne dépassent guère les 30.000 dinars. Les prix élevés des moutons qui dépassent tout entendement contraignent beaucoup de citoyens à juste demander le coût et poursuivre le chemin. Leurs maigres bourses ne pourront jamais supporter les pressions qui s’annoncent et qui demeurent si ruineuses pour les ménages disposant d’enfants à scolariser. A ce sujet, des parents rencontrés à Sidi El Adjel, à quelques mètres du rond- point, où un coin a été aménagé pour la vente des moutons et divers articles de boucherie, nous ont déclaré, se priver du mouton au profit de la rentrée scolaire, au vu de la forte spéculation des prix pratiqués. L’un de ces derniers a affirmé : «, je suis obligé d’opter pour la scolarité de mes 04 enfants. Je pense que le sacrifice du mouton est un devoir pour ceux qui en ont les moyens », Pour ce citoyen qui parait n’avoir pas assez d’argent pour faire face à ces lourdes circonstances « l’argent que j’ai mis de coté pour ces deux événements est loin de me suffire. Je dois sacrifier Aïd el-Adha pour cette année et me contenter de quelques kilos de viande ». C’est l’opinion de beaucoup d’autres parents rencontrés et interrogés sur cette coïncidence. « Autrefois, je n’imaginais jamais la possibilité de ne point fêter l’Aïd el-Adha avec un bon mouton. Aujourd’hui, je me suis rendu à l’évidence, avec la faiblesse progressive de mon pouvoir d’achat et les dépenses qui ne cessent d’augmenter avec les multiples besoins de ma famille, cette éventualité est devenue une amère réalité que je dois subir ! » a témoigné Adda, la soixantaine, fraichement retraité et père de cinq enfants, dont deux lycéens, deux au collège et une au primaire. D’autres familles, par contre essaient à joindre les deux bouts par des acrobaties diverses et tant de privations pour se payer le mouton tant désiré. Pour beaucoup d’autres gens, l’endettement constitue le seul et principal moyen à choisir pour qui il est devenu presque impossible de ne pas fêter l’Aïd. « Tous les ans, je recours à l’endettement pour pouvoir me payer le mouton du sacrifice et que je dois rembourser la somme à temps. Ce n’est pas cette année avec les prix qui flambent que je vais faire autrement. La célébration de cette fête religieuse reste un symbole sacré que je ne peux me payer, reste à s’endetter », a déclaré Abdelkader, un jeune fonctionnaire dans une administration publique. Côté religion, les spécialistes en la matière sont unanimes. « Celui qui n’a pas les moyens de célébrer la fête religieuse qu’est Aïd el-Adha n’en est pas contraint. Le Coran dit qu’Allah n’impose pas aux gens plus qu’ils ne peuvent supporter. Il ne faut pas s’imposer des dépenses contraignantes et épuisantes. Cela n’a rien de l’islam », s’accordent à dire certains imams questionnés sur ce thème. En conclusion, les pères de familles ne savent plus où donner de la tête face à ces événements si importants et inévitables qui s’annoncent dés le mardi prochain pour l’Aid El Adha et le mercredi 05 Septembre pour la rentrée scolaire. Les vacances semblent bien finies pour céder la place à d’autres réalités si « douloureuses » pour certains ménages. La rentrée scolaire s’annonce très difficile pour toutes les bourses, particulièrement les chefs de familles qui ont plusieurs enfants scolarisés. Les tabliers, les sacs à dos, les fournitures scolaires, les livres, etc. …. Comment s’en sortir ? C’est la question qui taraude tant de familles qui ont toutes les peines du monde à faire face à ces dépenses si indispensables.
Décidemment, les bourses de certains ménages au bas revenus demeurent d’une circonstance à l’autre, coincées entre le marteau et l’enclume, à encaisser tous les coups possibles, dus à la forte spéculation des prix et à un pouvoir d’achat érodé à bout qui a fini par plier bagages depuis longtemps. Face à un mouton de quelques kilos de viande à 40.000 dinars et les dépenses d’une rentrée scolaire qui revient à plus de 10.000 dinars par élève, certains chefs de famille se sont privés du mouton pour sauver la scolarité de leurs enfants et répondre à ses multiples frais.
L.Ammar