Aïd El-Adha à Mascara: Pénurie et hausse illégale des prix

Aïd El-Adha à Mascara: Pénurie et hausse illégale des prix
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Les commerçants ont imposé leur diktat en procédant à la hausse des prix des produits de large consommation.

À l’instar des autres communes du pays, la ville de Mascara a vécu deux journées particulières, caractérisées par la célébration de la fête de l’Aïd El-Adha. Dans ce contexte, la population a tenu à respecter la tradition marquée par le sacrifice du mouton, et ce, en dépit des prix jugés exhaustifs. Au premier jour, et juste après la prière de l’Aïd, les chefs de famille se sont empressés de procéder au rituel, du moins ceux qui ont eu les moyens d’acheter le ruminant. Néanmoins, une bonne partie de ceux qui ont acheté le mouton ont éprouvé certaines difficultés à trouver rapidement les “égorgeurs”. Ces derniers, leur arsenal en main, opéraient sur commande en se déplaçant aux domiciles de leurs clients moyennant un minimum de 1 000 DA par tête. Dans la région des Béni Chougrane, les chefs de famille sont divisés quant aux pratiques, car il y a ceux qui dépècent le mouton le premier jour et ceux qui n’accomplissent cet acte que le lendemain, mais tous respectent la sunna qui consiste à offrir de la viande aux pauvres et aux nécessiteux, même si tous admettent que les prix des bêtes ont enregistré une hausse considérable comparés à ceux de l’année passée.

Au deuxième jour de l’Aïd, ce sont les boucheries qui étaient prises d’assaut par les chefs de famille pour que leurs moutons soient découpés. De longues chaînes étaient formées par ces citoyens pour cette opération contre le versement de 1 200 DA aux bouchers. Mettant à profit la période liée à la célébration de cet évènement, les commerçants ont imposé leur diktat en procédant à la hausse des prix des produits de large consommation alors que le lait, le pain, et les légumes étaient introuvables. En effet, des boulangers ainsi que des commerçants sans foi ni loi, ont “fixé” le prix de la baguette de pain entre 20 et 30 DA, et heureux était celui qui est parvenu à s’en procurer. Le même constat a été enregistré pour le sachet de lait qui se vendait sous le comptoir et à la tête du client, à des prix oscillant entre 40 DA et 60 DA. Les manœuvres concernant la vente des légumes ont commencé la veille de l’Aïd et se sont poursuivies tout au long des deux journées de la célébration de la fête. Eu égard à la très forte demande des citoyens, les commerçants n’ont pas hésité à pratiquer une hausse excessive des prix des produits qui sont passés du simple au double, voire au triple de leur prix en période dite normale. La pomme de terre, la carotte et le navet, qui se vendaient en principe dans un état propre, s’arrachaient avec leurs mottes de terre, sans aucune contestation, car, dans tous ces cas, le client affichait son impuissance à émettre la moindre réserve sur la qualité ou sur les prix des produits qui lui sont proposés. Dans de telles circonstances, cette attitude ne fait que refléter la faiblesse criarde des consommateurs, et met en relief la force de caractère des commerçants qui s’enrichissent en faisant usage de l’illégalité, encouragés, il est vrai, dans leur entremise, par l’absence de tout contrôle opéré par les services de l’État. Certes, les commerçants ont été instruits pour rester ouverts et s’abstenir de pratiquer des hausses illégales mais les directives n’ont pas été suivies d’effet.

A. B.

LG Algérie