À l’approche de l’Aïd al-Adha 1446/2025, la wilaya d’Alger a dévoilé la liste complète et détaillée des sites de collecte des peaux de moutons, répartis sur l’ensemble des 57 communes de la capitale. Ce dispositif vise à organiser efficacement la récupération des peaux issues des sacrifices rituels, en coordination avec les établissements de propreté de la wilaya.
L’objectif affiché est double : valoriser cette ressource animale à travers des filières industrielles spécialisées, et préserver l’hygiène et la salubrité publiques durant cette période festive marquée par une forte production de déchets organiques.
Les autorités locales ont ainsi appelé les citoyens à respecter strictement les consignes de sécurité et les mesures de prévention, notamment en ce qui concerne le nettoyage des quartiers et des lieux d’abattage après la fin des sacrifices. Il est également demandé aux habitants de déposer les peaux uniquement dans les lieux prévus à cet effet, afin de faciliter le travail des agents de propreté mobilisés.
Une collecte centralisée vers quatre centres de traitement
Une fois ramassées par les communes, les peaux seront alors acheminées vers quatre principaux centres de traitement agréés, répartis à travers la région d’Alger :

- Unité MACVIL dans la commune de Chéraga, spécialisée dans la transformation des peaux.
- Unité FITAL à Bab Ezzouar, connue pour son activité dans le cuir.
- Tannerie ACED dans la commune de Rouïba, acteur clé du secteur de la tannerie industrielle.
- Site additionnel du complexe AGRODIV, situé également dans la zone industrielle de Rouïba.
Ce dispositif centralisé permet non seulement de limiter les risques sanitaires liés à l’abandon sauvage des peaux, mais également de soutenir les filières économiques locales actives dans la récupération et la valorisation du cuir brut.
La wilaya d’Alger rappelle que la réussite de cette opération repose sur la mobilisation conjointe des citoyens, des services communaux et des entreprises spécialisées. La deuxième phase du dispositif portera sur le calendrier de ramassage et les modalités de traitement.
Un geste citoyen aux bénéfices multiples
Les peaux d’animaux, lorsqu’elles sont abandonnées à l’air libre, se décomposent rapidement et représentent un risque sanitaire sérieux. Elles attirent les insectes, génèrent des odeurs nauséabondes et peuvent contaminer les réseaux d’eau ou les sols. Une collecte structurée permet alors de prévenir ces risques et de maintenir des conditions sanitaires acceptables, notamment dans les zones urbaines densément peuplées.
Après l’Aïd, les communes sont souvent submergées par les déchets du sacrifice. Grâce à ce programme, les équipes d’entretien n’interviennent plus de manière désorganisée, mais selon un calendrier préétabli et des circuits de collecte définis, ce qui optimise l’efficacité et réduit les coûts de traitement.
Une peau de mouton est une matière première précieuse pour les industries du cuir, du textile ou de la gélatine animale. En la récupérant dans de bonnes conditions, les collectivités peuvent stimuler une chaîne économique locale, créatrice d’emplois et de valeur ajoutée.
En participant à ce programme, les habitants s’engagent dans une démarche d’écocitoyenneté : ils contribuent à la propreté de leur environnement, respectent les agents de service public, et participent à une logique d’économie circulaire.
La wilaya d’Alger, à travers ce dispositif de collecte des peaux d’ovins, combine gestion responsable des déchets, sécurité sanitaire et valorisation économique. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’une initiative isolée : plusieurs autres wilayas du pays mettent en place des dispositifs similaires pour la fête de l’Aïd, en partenariat avec les entreprises locales de propreté et les tanneries régionales.