La fille de l’ancien « Guide » Mouamar Kadhafi, Aïcha, en exil en Algérie depuis près d’une année, a catégoriquement démenti que l’Algérie ait pu jouer un quelconque rôle dans la capture de son père, le 20 octobre 2011 à Syrte.
Selon Aïcha, il s’agit là d’une « campagne de dénigrement visant à discréditer l’Algérie » après son rôle très humain envers la famille Kadhafi, dont une bonne trentaine de ses membres vivent en exil en Algérie depuis la chute de Tripoli.
Selon un cable de Wikileaks, l’Algérie avait opposé une fin de non-recevoir à la demande de Kadhafi de venir en Algérie. «Les tentatives de Mouammar Kadhafi de trouver refuge en Algérie ont été vaines.
Le président algérien Abdelaziz Boutaflika a refusé de répondre aux appels téléphoniques répétés de Kadhafi», avance le site de Wikileaks. Ce refus algérien suivrait de peu l’accueil pour des «raisons humanitaires» d’une partie de la famille du guide libyen, dont sa fille Aïcha Kadhafi. Selon la société de renseignement, les services algériens avaient également localisés le lieu où se cachait Kadhafi, à Bani Walid, à 170 km au sud de Tripoli.
La source algérienne révèle que l’information a ensuite été livrée aux Britanniques. Le 20 octobre 2011 à Syrte, Mouammar Kadhafi a été capturé vivant avant d’être tué dans des circonstances non encore éclairées. Pour Aïcha Kadhafi, «il s’agit là d’accusations sans fondements», car l’Algérie «a eu un comportement politique et humain très digne envers Kadhafi». Une partie de sa famille est arrivée sur le sol algérien.
«L’épouse de Mouammar Kadhafi, Safia, sa fille Aïcha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants sont entrés en Algérie par la frontière algéro-libyenne » avait confirmé, via un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères, sans préciser les circonstances de leur arrivée ou la durée de leur séjour, peu avant la chute de Tripoli.
Le silence adopté par Alger à l’époque a été différemment apprécié, mais Alger avait justifié cela par sa volonté d’opter pour la non-ingérence en Libye, déclarant prôner une position de « stricte neutralité ».
Ce choix algérien d’accueillir une partie de la famille Kadhafi n’a pas été exempt de risques, aussi bien politiques que diplomatiques, mais Alger avait su convaincre la communauté internationale de la justesse de ses choix.
Par la suite, les luttes armées entre les divers clans en Libye avaient largement démontré que la Libye est incapable aujourd’hui de garantir sécurité et justice, les brigades armés mettant en minorité et le gouvernement El Kib, et le CNT, faisant règner sur Tripoli, Benghazi et Zenten une sorte de « loi des vainqueurs ».
Fayçal Oukaci