Ahmed Ouyahia s’oppose à l’idée d’une assemblée constituante

Ahmed Ouyahia s’oppose à l’idée d’une assemblée constituante
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Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND, l’un des trois partis politiques de l’Alliance présidentielle au pouvoir), également le Premier ministre algérien, a déclaré mercredi soir à Alger que son parti s’oppose à l’idée d’une assemblée constituante, comme avancée par certains partis politiques, affirmant que l’Algérie  » ne connaît pas actuellement une crise politique », selon l’agence de presse APS.

M. Ouyahia a fait cette déclaration lors d’un passage à l’émission « Hiwar Essaâ » de la Télévision nationale, réservée aux responsables de formations politiques. Il a souligné que le recours à une assemblée constituante « ne peut intervenir que dans des circonstances bien précises, comme dans le cas d’une crise politique ou d’une paralysie du fonctionnement des institutions politiques », a-t-il expliqué.



Il a mis en doute la capacité d’une assemblée constituante, dans la situation et la composante politique actuelle du pays, d’aboutir à un consensus sur un régime politique à adopter. M. Ouyahia a indiqué que, pour l’heure, son parti était un partisan »convaincu » du régime présidentiel.

Le Premier ministre a admis l’existence de tensions sociales en Algérie, à cause notamment, a-t-il dit, d’un « manque de transparence dans la communication » et un « problème de transmission » et non pas à un déficit de réalisations. A la question de savoir si une réunion de la tripartite gouvernement-UGTA-patronat était envisagée, M. Ouyahia a répondu qu’il n’y avait pas « urgence » à la tenir et qu’elle interviendra  » en temps voulu ».

Concernant les critiques formulées par le Mouvement de la société pour la paix (MSP, l’un des trois partis politiques de l’Alliance présidentielle au pouvoir) concernant le fonctionnement de l’Alliance présidentielle, il a rappelé que ce pôle politique avait été créé « sur une base volontaire et souveraine » avant d’ajouter: « si le MSP n’est pas satisfait il n’a qu’à se retirer en 2012 » de l’alliance.

M. Ouyahia a toutefois assuré que les trois partis qui constituent ce pôle (FLN, RND et MSP) « continueront à travailler ensemble ». M. Ouyahia a démenti les rumeurs faisant état de sa démission après les évènements qu’a connus le pays début janvier et qu’il attribue, en grande partie, à des « gens hostiles à des mesures d’assainissement économiques et bancaires comme l’utilisation du chèque dans les transactions commerciales ».

Il a annoncé que de nouvelles mesures à caractère social et économique seront prochainement révélées, ajoutant que ces mesures s’inscrivaient en prolongement de celles déjà arrêtées par le conseil des ministres lors de sa réunion du 22 février dernier.

Au plan international et concernant la situation en Libye, M. Ouyahia a indiqué que la position de son parti « ne peut différer de celle, officielle, de l’Algérie », qui refuse toute ingérence étrangère dans les affaires internes du pays. « La question libyenne concerne le seul peuple libyen », a-t-il dit, rappelant que l’Algérie était contre l’usage de la violence dans les règlements des conflits et contre toute intervention militaire étrangère.

Il a fait part de l’inquiétude de l’Algérie concernant l’avenir de la Libye et son intégrité territoriale. Il s’agit de la première déclaration importante de M. Ouyahia depuis plusieurs mois. Depuis décembre dernier, l’Algérie est secouée par une série d’émeutes et de protestations liées notamment à la flambée des prix des denrées alimentraires, aux revendications socioprofessionnelles, au logement, et à l’emploi.

Ces dernières semaines, les principales personnalités politiques algériennes ont multiplié des déclarations sur la nécessité de réformes politiques dans ce pays d’Afrique du Nord, dans le contexte de bouleversements que connaissent les pays arabes.