Ahmed Ouyahia répond aux questionnements des députés : L’Etat «acquerra définitivement» Djezzy

Ahmed Ouyahia répond aux questionnements des députés : L’Etat «acquerra définitivement» Djezzy

C’est un Ahmed Ouyahia tranchant et sûr de lui qui a évoqué, après les questionnements des députés, le très attendu dossier « Djezzy » dont le conflit entre la maison-mère OTH et l’Etat algérien est allé au-delà de nos frontières.

Mais, à travers sa réponse, le Premier ministre a défendu la même position que celle exprimée jusque-là par les membres de son gouvernement.

Apparemment, rien n’a été laissé au hasard et tous les membres de l’exécutif semblent avoir accordé leurs violons pour parler de la même voix. Il n y’aura donc pas de voix discordante sur le dossier. M. Ouyahia a réaffirmé la position de l’Etat algérien sur le sujet. « En ce qui concerne l’opérateur de téléphonie mobile « Djezzy », l’Algérie ne reconnaît qu’une seule partie, à savoir Orascom Telecom Holding (OTH), consignataire du contrat, et nulle autre partie ».

L’Algérie « acquerra définitivement » cette société et « les chiffres balancés concernant la valeur de cette dernière ne nous intéressent point », a précisé le Premier ministre. Celui-ci martèle même que « l’Etat algérien rachètera Djezzy, quels que soient les obstacles » et qu’il sera fait appel « à des experts internationaux pour procéder à l’évaluation financière de Djezzy ». M. Ouyahia a, à ce propos, précisé que l’opérateur avait encore beaucoup de factures impayées. « Les propriétaires d’OTH doivent apurer leur situation fiscale, a-t-il dit.

Ils doivent régler encore 17 milliards de dinars (225 millions de dollars environ), s’acquitter de leurs dettes envers l’ARPT (autorité de régulation de la poste et des télécoms) et de celles engendrées par la dissolution de leur opérateur du fixe Lacom » en novembre 2008. OTH est également accusée par la Banque d’Algérie de fraude dans les transferts de 190 millions de dollars, a précisé M. Ouyahia.

Lutte contre la corruption : les lois seront appliquées « avec rigueur »

L’autre dossier sur lequel Ahmed Ouyahia est longuement revenu, lors de son passage à l’APN, a trait à la lutte contre la corruption. Mais, là le Chef de l’exécutif a préféré rester dans les généralités, assurant tout de même que la lutte engagée par les pouvoirs publics contre ce phénomène est irréversible et sans merci.

Selon le Premier ministre, l’Etat algérien renforcera les instruments et mécanismes de contrôle et de répression en matière de lutte contre la corruption et la dilapidation de deniers publics.

Concernant le durcissement des sanctions, Ahmed Ouyahia a indiqué que toutes les lois amendées dans le cadre de la lutte contre la corruption seront appliquées « avec rigueur » affirmant la détermination du Gouvernement à poursuivre cette lutte jusqu’à l’éradication du fléau. A une question sur le classement de l’Algérie par les rapports des organisations internationales sur la corruption, M. Ouyahia a répondu que ses rapports n’étaient pas objectifs parce que, a-t-il dit, l’Algérie refuse de s’incliner.

Le Métro d’Alger ne sera opérationnel qu’en 2011

Le métro d’Alger ne sera finalement opérationnel qu’en 2011, et le Premier ministre qui a annoncé ce nouveau délai n’a même pas voulu s’aventurer à donner une date précise pour la mise en service de ce moyen de transport qui commence à devenir une Arlésienne.

Le Premier ministre a, toutefois, précisé que « le réseau avec des rames automatisées est prêt et le personnel chargé de la gestion du réseau a également été formé ». Selon M. Ouyahia, le retard pris dans la mise en service est lié à « l’achèvement de l’introduction en cours des nouvelles normes de sécurité ».

Il a rappelé à cet effet qu’à la suite de l’incendie du tunnel du Mont-Blanc (France) intervenu en 2005, soit postérieurement à la conclusion du contrat du système intégral du métro d’Alger, les pays européens ont adopté de nouvelles normes et que l’Algérie a aussitôt réagi en les adoptant, à son tour, pour garantir au métro d’Alger « une sécurité maximale ».

Le Sahel a besoin de développement, pas de forces étrangères

Les pays du Sahel ont besoin de « moyens ou de fonds pour développer l’administration des régions nord de leurs pays et renforcer leurs forces de sécurité », et non pas d’un « déploiement étranger ».

Le premier ministre a réitéré dimanche devant les députés, la position de l’Algérie à l’égard de ce qui se passe dans la région du Sahel où grand banditisme et terrorisme se conjuguent pour y semer l’insécurité. « Si demain nous avons une présence occidentale de quelque pays que ce soit (dans cette région), ils (les terroristes) vont devenir des moudjahidineS et là, nous créerons un enfer avec les meilleures intentions du monde », a estimé M. Ouyahia.

« Nous disons à nos amis du monde que les pays du Sahel ont besoin d’aide et de respect », a indiqué M. Ouyahia dans une déclaration à la presse, expliquant que « tant qu’il n’y a pas de développement (dans la région), la sécurité demeure fragile ».