Ahmed Ouyahia ne craint ni les islamistes ni les nouveaux partis : «Ils devront tous passer chez le coiffeur»

Ahmed Ouyahia ne craint ni les islamistes ni les nouveaux partis : «Ils devront tous passer chez le coiffeur»
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Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) est très confiant quant à l’issue des prochaines élections législatives. Ni la grande mobilisation des islamistes, ni la venue de nouvelles formations politiques sur la scène ne semblent entamer la détermination d’Ahmed Ouyahia.

«Tout le monde devra se conformer aux nouvelles règles du jeu (…) ils devront tous passer chez le coiffeur», a-t-il affirmé, hier, lors d’une conférence de presse, organisée au siège national du parti à Alger, à l’issue des travaux de la 5ème session du Conseil national de son parti. «A la proportionnelle, il faut un miracle pour avoir la majorité», a-t-il renchéri, en guise de certitude quant aux résultats des prochaines législatives, pour lesquelles il s’est gardé d’avancer des prévisions n’étant pas «le parfait analyste», non sans craindre cependant l’abstention populaire. Le SG du RND a évoqué les garde-fous que représentent la Constitution et la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, pour dire que «nul ne peut faire de la politique au détriment de nos constantes constitutionnelles», dans une allusion directe à l’interdiction d’exercer la politique infligée aux animateurs du FIS dissous. A une éventuelle coalition entre les partis de la mouvance islamiste, Ouyahia s’est interrogé sur le rôle des démocrates, tout en n’écartant pas d’éventuelles alliances avec d’autres partis…à l’issue des législatives. Aux critiques du MSP et du PT concernant les réformes politiques engagées par le chef de l’Etat, le conférencier a attesté que «sur les 600 amendements introduits sur les différents projets de lois, le RND n’en a formulé aucun», ne manquant pas de fustiger ses interlocuteurs en leur rappelant que «le président n’a besoin de la sympathie de quiconque ». Et d’ajouter : «C’est bien d’alerter sur les menaces de l’extérieur, mais il faut s’unir pour y faire face», réagissant sans détour aux propos de Louisa Hanoune

Ouyahia entretient le suspense sur son avenir politique

Sur son avenir à la tête du Premier ministère et les perspectives d’une éventuelle candidature à la présidentielle de 2014, le SG du RND est resté très évasif. «Je n’ai pas de commentaire à faire en place et lieu du décideur», a répliqué Ahmed Ouyahia, à propos de son avenir en tant que Premier ministre, d’autant que les rumeurs de son départ vont bon train ces derniers jours à l’approche des élections législatives. «Je connais bien le chemin vers le Palais», a-t-il ajouté, osant tout de même cette dialectique d’analyse : «Pourquoi les élections législatives ne se dérouleraient-elles pas sous l’égide d’un SG de parti, comme c’était le cas en

2007 ?!», lorsque Abdelaziz Belkhadem était à la tête du gouvernement et avait lui-même assuré les préparatifs des législatives d’alors. A propos de l’élection présidentielle de 2014, Ahmed Ouyahia sera encore plus vague en niant notamment l’existence d’une quelconque «guerre de succession» à la tête du pouvoir politique. «Il y a plutôt un excès de confiance, une bousculade», a expliqué le conférencier, poussant la chose jusqu’à l’ironie, en disant qu’ «on se lève le matin, on se regarde dans une glace et on dit je vais devenir président». Cette morale émise par le Premier ministre, destinée à qui de droit, se veut un rappel à l’ordre, voir une leçon de politique aux personnalités qui se targuent d’être de potentiels présidentiables. «La présidence de la République est une rencontre entre un homme et un destin», a-t-il poursuivi, tout en expliquant que les amendements apportés à la loi fondamentale, en 1996 d’abord, puis en 2008 et bientôt au courant de cette année ne «discréditent aucunement» sa personne, notamment sur le volet concernant la limitation des mandats présidentiels. Par ailleurs, le SG du RND a réagi aux rumeurs portant sur une rencontre au sommet avec le président de la République. «Est-il étonnant de se réunir ! mon désastre personnel, c’est qu’on a plus le sens de l’Etat», a-t-il répliqué énergiquement, refusant d’en divulguer la teneur.

Par : Mokrane Chebbine