Le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, représentant du président de la République au sommet de l’Union africaine (15-16 juillet), a indiqué samedi à Addis-Abeba que l’Algérie s’attèle à conforter la démocratie et le pluralisme, après avoir restauré la paix.
« Après avoir restauré la paix, parachevé la réconciliation nationale et relancé le processus de développement économique et social depuis une décennie déjà, l’Algérie s’est à présent attelé, sous la conduite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à conforter la démocratie et le pluralisme », a indiqué M. Ouyahia dans son allocution de présentation du deuxième rapport d’étape sur le Programme d’action national sur la gouvernance devant le Forum des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Mécanisme Africain d’Examen par les Pairs (MAEP).
Le Premier ministre a ajouté que l’état d’urgence a été « formellement » levé en 2011, soulignant que cet « ordre juridique facilitait la lutte contre le terrorisme sans entraver en rien la vie démocratique » en Algérie.
Toujours au plan politique, le Premier ministre a évoqué la « large consultation » en 2011, organisée au plus haut niveau avec les personnalités, partis et organisations en Algérie.
« Les vues exprimées par les participants ont été largement reflétées à travers des projets de lois enrichis et adoptés par le Parlement », a-t-il dit, expliquant que ces nouvelles lois « renforcent le rôle des partis politiques, des associations et des médias tout en encouragent leur structuration et leur fonctionnement en conformité avec les valeurs du pluralisme démocratique ».
Le représentant du président de la République au sommet de l’Union africaine (15-16 juillet 2012) a relevé que ces nouvelles lois répondent aussi aux exigences d’élargissement « significatif » de la représentation des femmes aux Assemblée élues et garantissent la « moralisation accrue » de la vie publique en définissant les incompatibilités avec le mandat parlementaire.
« Ces lois offrent des garanties accrues pour l’organisation d’élections libres, transparentes et équitables », a-t-il souligné. Il a en outre évoqué la promulgation de la nouvelle loi sur les partis politiques à la faveur de laquelle une vingtaine de nouveaux partis ont été agréés, portant le nombre de partis à plus de 60.
Enchaînant sur les élections législatives du 10 mai 2012, régies par ce nouveau cadre législatif, le Premier ministre a souligné que l’opération électorale a été entourée de garanties confortées à toutes les étapes de préparation, de déroulement et de contrôle, rappelant à cet effet le nombre significatif d’observateurs internationaux invités par l’Algérie et ayant bénéficié de toutes les facilités pour le libre accomplissement de leur mission.
Il a, en outre, fait savoir que l’Assemblée issue de ces élections se caractérise par une « évolution qualitative indéniable » de sa représentativité de la société algérienne, la place de la femme ayant été « considérablement » rehaussée avec 31,6% des sièges de la Chambre, soit 145 femmes députées avec une large diversité des courants politiques. M. Ouyahia a également évoqué la révision prochaine de la Constitution, proposée par le président de la République, et qui vient ainsi compléter les réformes politiques.
«L’objectif est de conforter le système politique républicain et démocratique, renforcer les garanties pour l’exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales des citoyennes et citoyens et renforcer le rôle du Parlement, y compris ses prérogatives de contrôle », a-t-il indiqué.
Le Premier ministre a, en outre, évoqué la modernisation de la justice à travers les nouvelles mesures législatives et institutionnelles prises pour accroître l’efficacité de la prévention et de lutte contre les fléaux de la corruption et du blanchiment d’argent.
Au plan économique, il a indiqué que l’Algérie poursuit la mise en oeuvre de politiques économiques globales et sectorielles, orientées vers la promotion d’un «développement multidimensionnel, durable et équitable ».
En ce sens, le taux de croissance hors-hydrocarbures a atteint une moyenne de 6,6% sur la période 2008-2011, a-t-il dit, ce qui reflète les «avancées » de la politique de renouveau agricole et rural et l’impact sur les autres secteurs des trois programmes successifs d’investissements publics depuis 2001-2014.
Le Premier ministre a également évoqué la stratégie de promotion du secteur privé, la relance de l’industrie nationale publique, mettant l’accent sur le grand intérêt qu’accorde l’Algérie à la gouvernance d’entreprise.
Il s’est également attardé sur le développement humain pour lequel plus de 50% des investissements publics ont été consacrés durant la période 2001-2011, de même que la politique du logement qui figure parme les objectifs prioritaires en Algérie.
Pour ce qui est de la politique de l’emploi qui vise les différentes catégories de chômeurs, notamment les jeunes, le Premier ministre a relevé que depuis 2008, plus de 197 000 micro-entreprises ont été mises sur pied avec un financement «fortement » bonifié d’un montant avoisinant les cinq milliards de dollars.
M. Ouyahia a souligné, par ailleurs, la large consultation confiée au Conseil national économique et social (CNES) et dont les conclusions visent à enrichir le plan d’action du gouvernement