Pour sa première sortie médiatique, en cette rentrée sociale, le patron du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia a annoncé, hier, que le projet de révision de la Constitution «est en phase finale et fera avant la fin de cette année» et que «Madani Mezrag n’a pas l’intention de créer un parti et que l’état ne l’autorisera pas à le faire», affirmant son plein «soutien au gouvernement de Sellal».
Déclarations du directeur de Cabinet de la présidence de la République, Ouyahia, hier, lors d’une conférence de presse, au siège national de son parti, à Alger. Pour Ahmed Ouyahia, la session d’automne de l’institution parlementaire, que préside Ould Khelifa sera « chaude » selon son propos, après avoir rappelé ses deux rencontres tenues dernièrement, avec son groupe parlementaire et la seconde avec les secrétaires des wilayas du pays. Affirmant que la révision de la Constitution est « l’évènement de l’heure », le directeur de Cabinet de la présidence de la République dira « que le dossier n’est pas finalisé » avant d’ajouter qu’ « il n’est pas loin de l’être ». Ne manquant pas d’indiquer que c’est de « l’exagération » les déclarations de ceux qui annoncent que la mouture du projet de la Loi fondamentale « est prêt » ou bien « pour très bientôt ». Et de rappeler pour étayer ses propos, le message du chef de l’état, à l’occasion de la fête nationale de l’indépendance du pays, 5 juillet, dernier, annonçant « dans les prochains mois » la révision de la Constitution. Pour celui qui a repris les règnes du RND, juin dernier, après la démission de Ben Salah de ce poste, dit ignorer si l’adoption de la nouvelle constitution, sera par référendum populaire ou par le parlement et de rappeler que « le projet appartient au président » a-t-il souligné. Par ailleurs, à cette occasion, Ahmed Ouyahia a exprimé, hier, son plein « soutien » au gouvernement d’Abdelmalek Sellal, mettant ainsi un terme aux rumeurs qui font état de « désaccords » entre lui et le chef de l’exécutif. Indiquant qu’ils » se connaissent depuis 1972 » a précisé Ouyahia, celui-ci a tenu à rappeler, outre que son parti compte six ministres dans le staff de Sellal, Il a souligné, également, que lui et le chef de l’exécutif sont investis dans « le soutien du programme du chef de l’état ». Et d’ajouter qu’il ne pouvait être « contre le gouvernement de Sellal, du moment où six ministres du RND y siègent ». Prenant la défense du gouvernement qui fait face à une conjoncture difficile, notamment de la situation économique du pays, avec le recul des recettes pétrolières, depuis la chute du prix de l’or noir, sur les marchés internationaux, Ouyahia dira que ce gouvernement « n’est pas responsable de la crise actuelle ».
Appel au renforcement de la capacité des partis de la majorité
Le patron du RND a appelé ses partenaires dans la majorité « au renforcement de ses capacités » en vue de peser sur le cours de l’actualité du pays, notamment politique. Ce qui semble être un aveu du chef de cabinet de la présidence de la République sur les carences et les difficultés que rencontrent des partis de la majorité. le FLN, qui depuis son congrès, mai dernier, n’a pas constitué, à ce jour, son bureau politique. Aussi, s’ajoute le parti d’Amara Benyounes, qui, depuis sa sortie du staff gouvernemental d’Abdelmalk Sellal , a observé un mutisme à ce jour, et s’apprète ces jours-ci à tenir son université d’été. Pour le patron du RND, les échéances futures, notamment le « renouvellement de membres du Sénat » cite-t-il, ainsi que la prochaine révision de la Constitution, à propos de laquelle Ouyahia dira qu’elle se fera « avant la fin de l’année ». par ailleurs, sur l’idée de former un front commun, des partis de la majorité, même si sur son appellation et la forme qu’il prendra, rien n’est encore tranché, Ahmed Ouyahia dira à ce propos que « on n’a pas reculé sur cette initiative », a-t-il assuré. Indiquant plus loin dans ses propos que « mon frère Saïdani , nos (ndlr : Fln) alliés en politique, sommes comme les doigts d’une même main » a-t-il dit avant d’affirmer que « le RND et le FLN sont dans la même direction ».
L’état n’autorisera pas l’ex-chef de l’Ais de créer son parti
C’est en rappelant les lois de la République, que le patron du parti politique formé, durant les années de feu et de sang qu’a vécu le pays, dira que «Madani Mezrag ne compte pas créer son parti politique » et d’affirmer que « l’état n’autorisera pas Mezrag à le faire » a déclaré Ahmed Ouyahia. Et de rebondir en évacuant toute perspective d’aller vers une amnistie générale, il a déclaré « il n’y aura pas d’amnistie » a-t-il fait savoir, en rappelant la clarté des textes de la Charte pour la paix et la réconciliation. Le secrétaire général du RND a révélé, par ailleurs hier, que Madani Mezrag » tenait des conclaves depuis l’année 2000 et que l’état était au courant de ses activités » a-t-il affirmé. Sur les changements survenus au sein du DRS, le chef de file du RND les a qualifiés de «normaux » et de souligner que « la dissolution du Groupe d’intervention spéciale, crée en 1989 s’est faite en 2015 », précisant que « les autres corps de sécurité sont dotés » d’une élite de ce genre, citant « Il y a des groupes spéciaux à la police et à la gendarmerie qui sont capables d’intervenir ». Assurant plus loin, dans ses propos que « la sécurité du pays n’est pas menacée par la dissolution de ce ( Ndlr :GIS) corps » et qu’ « Il y a des milliers et des milliers de régiments capables d’intervenir pour la sécurité du pays » a-t-il déclaré.
Karima Bennour