Le premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a écarté vendredi toute possibilité d’amnistie générale en faveur des terroristes, alors que l’Algérie a célébré jeudi le sixième anniversaire de » la politique de réconciliation nationale » adoptée par référendum le 29 septembre 2006. » J’ai lu dans certains journaux qu’il va y avoir une amnistie générale en faveur des terroristes. Faux, faux sur toute la ligne et je la démens (l’information) le plus solennellement du monde « , a t-il déclaré lors d’un bref point de presse au terme de la réunion tripartite Gouvernement/Patronat /syndicat.
Le démenti du Premier ministre, s’il s’adresse à la presse, se veut surtout une réponse du berger à la bergère au président de la commission de promotion et de protection des droits de l’homme en Algérie qui avait fait jeudi, à l’occasion du sixième anniversaire de la » politique de réconciliation » un plaidoyer enflammé pour une amnistie générale en faveur des terroristes, dés lors que d’autres pays ayant vécu des violences l’ont adoptée.
C’était jeudi au forum d’El Moudjahid. » Je ne vois pas pourquoi elle ne s’appliquerait pas en Algérie, dés lors que d’autre pays qui ont vécu des drames l’ont adopté, avait tenté de convaincre maitre Farouk Ksentini qui précise toutefois que cela n’engage que mon opinion personnelle, car la décision de l’appliquer ou non revient au seul président de la république « , avait-il expliqué en substance.
Pourtant le conseil des ministres du 12 septembre était très clair en écartant définitivement cette perspective. » Concernant la préservation des droits de la collectivité nationale, le projet de loi prévoit notamment des dispositions à même de prévenir la réédition de la tragédie nationale, de prohiber toute remise en cause des libertés fondamentales, de consacrer le caractère démocratique et républicain de l’Etat, et de préserver l’unité nationale, l’intégrité du territoire, l’indépendance nationale, ainsi que les éléments constitutifs de l’identité nationale « .

Ce passage en l’occurrence est une réponse à tous ceux qui faisaient du lobbying pour permettre aux anciens du FIS de créer leur parti politiques, une étape qui viendrait en quelque sorte parachever la politique de réconciliation nationale. Mais visiblement K’Sentini, et tous ceux qui partagent avec lui le projet d’amnistie, n’a pas perdu espoir de voir son plaidoyer aboutir. Surtout que les députés vont bientôt entamé le débat en plénière au sujet de la loi sur les partis politiques. Une maniére de faire pression sur eux en revenant encore à la charge. Portant la messe est dite lors du Conseil des ministres du 12 septembre.