Ahmed Ouyahia admet l’échec : « Le climat des affaires n’est pas bon pour les investisseurs…»

Ahmed Ouyahia admet l’échec : « Le climat des affaires n’est pas bon pour les investisseurs…»
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L’aveu est de taille. Le climat des affaires en Algérie n’encourage pas l’investissement dans ce pays en dépit d’efforts du gouvernement pour lever les obstacles à son amélioration, a estimé samedi 28 mai le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia.

Ce dernier a été nommé à ce poste depuis juin 2008 en remplacement d’Abdelaziz Belkhadem après avoir occupé les mêmes fonctions entre 2003 et 2006.

« Le gouvernement affirme officiellement que le climat des affaires a besoin d’une amélioration. Pour preuve l’Algérie occupe le 136e rang parmi 183 pays selon un classement concernant le climat des affaires établi par la Banque mondiale à la demande de la Banque d’Algérie », a déclaré M. Ouyahia à l’ouverture d’une « Tripartite », regroupant le gouvernement, la centrale syndicale UGTA, le syndicat officiel, et des organisations patronales.

Cette réunion, la première depuis 2009, se déroule en l’absence des syndicats autonomes qui ont parrainé depuis janvier une série de protestations sociales notamment dans la santé et l’enseignement.

Bien que les autorités reconnaissent la légitimité de ces syndicats qui font de l’ombre à l’UGTA, ils ne sont pas pour autant conviés à tripartite. En revanche, cette tripartie, la première depuis 2005, voit la participation pour la première fois du Forum des chefs d’entreprises (FCE)

« Le gouvernement n’a aucun complexe à vous le dire car c’est la réalité », déclaré M. Ouyahia. « Vous faites face à des obstacles dans les domaines foncier et bancaire et même pour vous raccorder au réseau électrique… ce sont des vérités », a lancé le Premier ministre aux organisations patronales.

« J’ai décidé d’évoquer publiquement cette question pour vous assurer que le gouvernement ne s’est pas enfermé dans une position de vainqueur. Il y a des réalisations dans le secteur économique qui doivent être signalées comme il y a des insuffisances qu’il faudra pallier », a encore dit M. Ouyahia.

Ahmed Ouyahia a été nommé chef du gouvernement en juin 2008 après avoir démis de ses fonctions en mai 2006. Il détient ainsi le record de longévité à la tête du Premier ministère où il cumule pas moins de 9 ans depuis 1995 date de sa première nomination à ce poste.

Le Fonds Monétaire International (FMI) avait en novembre 2010 appelé l’Algérie à « approfondir les réformes structurelles, visant en particulier à améliorer le climat des affaires et à améliorer sa compétitivité et son attractivité pour les investisseurs étrangers ».

La détérioration du climat des affaires est d’autant moins incompréhensible que les autorités algériennes ont investi plus de 200 milliards de dollars depuis 1999 dans des grands projets.