Ahmed Ouyahia a pris part à la cérémonie d’investiture – Mali : IBK promet de poursuivre la lutte contre le terrorisme

Ahmed Ouyahia a pris part à la cérémonie d’investiture – Mali : IBK promet de poursuivre la lutte contre le terrorisme

La restauration de la paix, à travers l’application de l’accord d’Alger et la lutte contre le terrorisme, demeure un des défis majeurs du président malien et de la communauté internationale.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a entamé hier son deuxième mandat, en promettant de poursuivre sur le chemin de la paix et de la réconciliation inter-malienne, lors du discours de son investiture à Bamako qui a coïncidé avec la célébration du 58e anniversaire de l’indépendance du Mali. “La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger sera poursuivie avec rigueur et célérité, avec comme seul souci la promotion du développement global de notre pays. Ceci participe du nécessaire renforcement de la cohésion nationale par la prise en charge des défis sécuritaires”, a-t-il déclaré, soulignant avoir fait “du retour à la paix, de la réhabilitation de la cohésion sociale, de la reconstruction, de la confiance et de l’espérance, ainsi que la refondation de l’État, les axes prioritaires du mandat qui a débuté le 4 septembre 2018”.

Mais cette mission s’annonce d’ores et déjà difficile pour le président malien, dont la réélection reste contestée par une partie de l’opposition qui a encore tenté vainement de manifester vendredi à Bamako. La police est intervenue en effet à coups de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants réclamant le départ d’IBK. Aussi, la poursuite de la mise en œuvre de l’accord de paix dépend, entre autres, de la capacité de l’armée malienne à lutter contre le terrorisme dans le nord du pays, où les attaques terroristes se sont multipliées ces derniers mois.

Certaines d’entre elles ont pris pour cible des camps de la mission de maintien de la paix de l’ONU (Minusma) et de l’opération française Barkhane, alors que d’autres ont visé les troupes des forces armées maliennes (Famas). Parallèlement, des affrontements intercommunautaires ont fait des dizaines de morts sur plusieurs mois parmi les civils et les membres des groupes signataires de l’accord d’Alger.

L’Algérie qui préside le comité de mise en œuvre de cet accord se montre optimiste. “J’ai été très heureux de recueillir des nouvelles d’un processus qui avance bien et que nous continuerons à soutenir”, a déclaré le Premier ministre Ahmed Ouyahia, présent hier à Bamako en tant que représentant du président Abdelaziz Bouteflika. Pour rappel, l’Accord de paix et de réconciliation au Mali a été signé en mai-juin 2015, à l’issue d’un processus de discussion qui a débuté à Alger en juillet 2014, dans la continuité du dialogue préliminaire qui a commencé en 2013, sous l’égide de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

Le maintien d’IBK à la tête de l’État malien constitue pour les membres de la communauté internationale un gage de continuité de la mise en œuvre de l’accord de paix par Bamako.

Cependant, il y a des donnes qui échappent à IBK et à ses soutiens internationaux, comme l’instabilité sécuritaire qui n’est plus le seul souci du Mali, mais de toute de la région du Sahel.

La création d’une force multinationale, le G5-Sahel, est loin de répondre aux objectifs de sécurisation d’un vaste territoire face à Al-Qaïda et à d’autres groupes terroristes dans la région (Boko Haram et la branche sahélienne de l’autoproclamé État islamique).

Lyès Menacer