Ahmed Mahsas inhumé hier à El-Alia

Ahmed Mahsas inhumé hier à El-Alia

El-Hachemi Djiar, qui a lu l’oraison funèbre, a insisté sur l’engagement du défunt Mahsas dans le combat pour l’Indépendance de l’Algérie et aussi sur les prises de position “courageuses” du défunt après 1962.

Décédé avant-hier matin à l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja, où il avait été admis quelques jours auparavant, Ahmed Mahsas a été enterré, hier, au cimetière d’El-Alia, en présence d’une foule nombreuse.

Hormis les membres de la famille du défunt et ses amis, plusieurs responsables et personnalités nationales se sont donné rendez-vous pour un dernier hommage au militant nationaliste, Ahmed Mahsas. Abdelmalek Sellal, Premier ministre, Tayeb Louh, ministre du Travail, Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur, Abdelkader Bensalah, président du Sénat, Mohamed-Larbi Ould Khalifa, président de l’APN, Tayeb Belaïz, président du Conseil constitutionnel, El-Hachemi Djiar, Djamel Ould-Abbès, Belaïd Abdesselam, Saïd Barkat, Abou Djerra Soltani, des responsables du PT, des moudjahidine, des responsables d’association… ont été de la partie, hier, à El-Alia “en guise de reconnaissance à son engagement au sein du Mouvement national et la guerre de Libération nationale”.

El-Hachemi Djiar, ancien ministre et sénateur du tiers présidentiel, qui a lu l’oraison funèbre, a insisté sur l’engagement du défunt Mahsas dans le combat pour l’Indépendance de l’Algérie et aussi sur les prises de position “courageuses” du défunt après 1962.

“Le défunt fait partie de cette génération de la guerre qui a marqué par son empreinte l’histoire de notre pays”, a-t-il indiqué, avant d’ajouter que “Mahsas, comme tant d’autres moudjahidine et militants de la première heure, a inscrit son nom en lettre d’or dans les annales de l’histoire de l’Algérie”. “C’était un grand homme convaincu que l’Algérie ne devait jamais rester isolée des grands mouvements de lutte anticoloniale”, a encore souligné M. Djiar.

Même réaction du côté des présents qui ont salué à l’unanimité “l’esprit nationaliste du défunt” et son “combat pour libérer l’Algérie de la colonisation”. Les amis du défunt ont évoqué aussi le parcours politique de Mahsas, après l’Indépendance.

Ils ont témoigné que Mahsas était engagé avec franchise et sincérité pour l’instauration de la démocratie en Algérie, avec, comme combat, “la défense de la dignité et des intérêts des Algériens”. Mahsas, estiment ses amis, était engagé même dans le combat que mènent d’autres peuples contre la colonisation. Pour rappel, Ahmed Mahsas est né le 17 novembre 1923 à Boudouaou. En 1940, il adhère au Parti du peuple algérien (PPA).

Militant actif au sein des structures politiques du PPA. Une année avant le déclenchement de la lutte armée contre le colonialisme, Mahsas crée une cellule du FLN en France, avant d’intégrer, en tant que délégué politico-militaire de l’Est algérien, le Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA). En 1956, il s’oppose avec hargne aux résolutions du Congrès de la Soummam. Une position qui le poussera à s’enfuir en Tunisie, avant de rejoindre l’Allemagne où il restera jusqu’en 1962. Après l’Indépendance, il rentre au pays et occupe plusieurs fonctions. À l’arrivée de Boumediene, il s’exile encore une fois et revient en 1981 pour occuper d’autres fonctions.

Il crée, en 1989, un parti politique (Union des forces démocratiques) pour se lancer dans le combat politique, mais en vain. Il est parmi les rares personnalités nationales à avoir épargné le FIS dissous de critiques quant à son implication dans le terrorisme. Mahsas est considéré, alors, comme un “ami politique” des extrémistes du FIS.

M M