Acteurs de premier plan dans la famille de l’Education nationale, les parents d’élèves affichent leur refus de la grève du Cnapest et s’interrogent sur la finalité de pareilles actions. Le président de l’Association nationale des parents d’élèves nous en parle.
Le Cnapest inaugure ce lundi sa journée de protestation reconductible. Les motivations que ce syndicat avance sont-elles recevables, selon vous?
L’action envisagée par le Cnapest se drape de considérations syndicalistes, mais en réalité, elle se veut prioritairement une démonstration de force à quelques semaines des élections pour la désignation des représentants syndicaux au bureau des oeuvres sociales de l’Education nationale. En d’autres termes, ce syndicat veut montrer sa capacité de mobilisation et, de ce fait, peser dans l’équation électorale. Je dirai qu’il est en campagne.
Le Cnapest avance à l’appui de son mouvement de protestation une série de revendications précises, comme la promotion automatique, le logement…
Tout le monde connaît les revendications de ce syndicat. Et tout le monde sait que les points qu’il soulève ne nécessitent pas des actions aussi radicales, surtout que les portes du dialogue sont grandes ouvertes. De plus, je ne vois pas comment le ministère peut faire quoi que ce soit, lorsqu’une bonne partie des revendications relève de la Fonction publique. Objectivement, cette protestation n’a pas lieu d’être. Elle ne se justifie pas du tout. Je continue à penser que l’action est juste une démonstration de force, pour la simple raison que ces syndicalistes savent qu’ils n’obtiendront pas gain de cause ni aujourd’hui, ni demain. Il faut du temps et du dialogue et pour ce genre de revendications, la grève ne résout rien.
Ce mouvement ne réveille-t-il pas le spectre d’une fin d’année catastrophique pour les classes d’examens?
En effet, nous craignons un scénario comparable à ceux des années précédentes. Le retard constaté ces derniers jours dans 14 wilayas du pays à cause des intempéries, risque d’être aggravé par cette grève si elle venait à durer dans le temps.
Je voudrai à ce propos ouvrir une parenthèse pour dire que le monde syndical dans l’éducation est pluriel et que notre attention n’est pas orientée sur le Cnapest seulement. D’autres syndicats ont, eux aussi, exprimé une revendication statutaire. J’aurais souhaité que le Cnapest intègre leur coordination à l’effet de ne pas perdre du temps et de l’énergie à multiplier les réunions et dialogues.
En tant qu’association des parents d’élèves quelle est la nature de votre intervention pour gérer ce genre de situations?
Nous avons engagé un dialogue que nous voulons serein avec les syndicats et la tutelle. Nous essayons, autant que faire se peut, rapprocher les visions pour éviter les situations de grève. A ce titre, nous avons rencontré les responsables de la Coordination des syndicats de l’éducation. Nous avons d’autres rendez-vous avec eux et nous avons bon espoir de trouver un terrain d’entente pour éloigner le spectre de la grève. Quant à l’action annoncée du Cnapest, nous souhaitons que ce syndicat reste dans la logique de la journée de protestation, sans en faire un mouvement reconductible, car cela n’a pas de sens.
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