Un programme de coopération (P3A) existe bel et bien entre l’Algérie et l’UE dans le secteur de la pêche. La somme de 15 millions d’euros sera injectée par l’institution européenne en 2013 qui d’une façon ou d’une autre s’impliquer a dans les ressources halieutiques algériennes.
S’il est demandé au secteur de s’améliorer dans la distribution et de la commercialisation pour avoir un produit exportable, il n’en demeure pas moins qu’un travail de réflexion sur la restructuration du secteur au plan interne est prioritaire pour satisfaire la demande au niveau national et éviter que des conventions soient bradées par nos voisins bradent à la rive nord de la Méditerranée.
Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Ahmed Ferroukhi, a accordé, hier, lors de sa visite de travail effectué à Annaba, une grande importance au contact direct avec les professionnels du secteur, et ce dans le cadre de la mise en oeuvre de sa feuille de route qui vise à améliorer les conditions d’exercice des métiers de la pêche.
Le ministre a affirmé que la priorité est «accordée, à ce stade, à l’écoute des problèmes que posent les professionnels du secteur», car selon lui, c’est la manière la plus efficace pour trouver les meilleures solutions à même d’assurer une véritable économie de pêche, et ce, à long terme.
Le ministre préconise, dans ce cadre, «une meilleure organisation du secteur au niveau local», afin d’assurer une meilleure prise en charge des différentes préoccupations des pêcheurs.
M. Ferroukhi avait entamé sa visite dès les premières heures de la matinée au port de pêche d’Annaba dans le but de s’enquérir des conditions de travail et des préoccupations des pêcheurs. Sur place, le ministre a pu les écouter un par un, en essayant de répondre à leurs préoccupations. Parmi les problèmes soulevés, la plupart sont d’ordre social, notamment, le droit à la sécurité sociale, à une retraite et à une médecine de travail.
Les pêcheurs ont également dénoncé la mauvaise gestion des entreprises portuaires. Les caisses de bois, présentant un danger pour la santé des consommateurs, est l’autre problème soulevé pas les pêcheurs, qui demandent aux instances concernées de leur fournir des caisses en plastique.
Par la suite, le ministre a effectué une visite au groupement territorial des gardes côtes, où des explications sur le travail effectué par ces derniers pour assurer la sécurité des ports de pêche. Il a fait une halte, également, au niveau de l’unité d’expédition de poisson et de crustacé.
M. Ferroukhi s’est ensuite dirigé vers le port de Chetaibi, où il s’est, notamment, entretenu longuement avec les pêcheurs, après avoir écouter une présentation de deux projets aquacoles (conchyliculture et cages flottantes). Il faut rappeler, que sa présence à Annaba fait partie d’une série de visites effectuées depuis quelques temps dans différents ports du pays.
Le ministre a longuement parlé de la feuille de route du secteur qui vise à concrétiser le programme du Président de la République portant sur le soutien aux pêcheurs et sur la construction de nouveaux ports. L’atout majeur de cette feuille de route, s’agit du lancement d’action d’ajustement et d’organisation du secteur, qui doivent permettre à terme d’augmenter la production nationale de pêche, générer des emplois.
Le premier responsable du secteur a mis en garde contre certaines pratiques frauduleuses utilisées dans la pêche, notamment la dynamite, le non-respect de la période de procréation du poisson et la pêche intensive dans les mêmes zones. «Nous allons sensibiliser les pécheurs sur ce phénomène», a-t-il affirmé. Par ailleurs, le ministre a révélé les principaux axes d’interventions de sa feuille de route.
Il s’agit, entre autre, de la modernisation et l’intégration des filières de la pèche maritime, la promotion et le développement des filières de l’aquaculture, la mobilisation des systèmes de formation, de la recherche de développement et la coopération internationale, visant l’accompagnement des professionnels et des opérateurs économiques.
Lynda Louifi
