« Cette révolution pacifique et unitaire finira à coup sûr par faire tomber ce système comme un fruit mûr”, a déclaré le Dr Ahmed Djeddaï, membre de la direction nationale du FFS, lors d’un meeting organisé jeudi soir à Ouzellaguen.
Le responsable du FFS reconnaît, au passage, que “c’est grâce au long combat mené par les populations des régions berbérophones, à savoir les Chaouis, les Mozabites et plus particulièrement les Kabyles, que ce drapeau amazigh est porté aujourd’hui par la plupart des Algériens qui viennent de reconquérir leur identité amazighe.
C’est une avancée extraordinaire, car cet emblème amazigh n’appartient pas seulement à une région, ni à l’Algérie uniquement, mais à toute l’Afrique du Nord. Du coup, il s’agit du recouvrement de l’identité nord-africaine.” Mettant en exergue l’impact politique de la mobilisation du peuple algérien, le conférencier estimera que “grâce à la révolution pacifique du 22 février, le peuple a réussi à briser le mur de la peur.
Ce sont les hommes du pouvoir qui sont aujourd’hui pris de panique. Cela fait trois mois que les membres du gouvernement et les walis n’arrivent même pas à sortir de leur tour d’ivoire. C’est dire que la peur a changé de camp !”. S’agissant des perspectives de ce mouvement, le Dr Djeddaï rappellera : “Il y a eu plusieurs propositions de sortie de crise formulées par la classe politique, des personnalités nationales, des syndicats autonomes et des organisations de la société civile. Il n’y a que le chef d’état-major de l’armée qui n’a pas vu ces initiatives politiques. En faisant fi de ces propositions, le général Ahmed Gaïd Salah veut imposer sa feuille de route visant à aller, coûte que coûte, à une élection présidentielle contrôlée par les mêmes dirigeants et dont la finalité permettra au régime de se régénérer pour s’inscrire dans la durée.”
“Le premier préalable est le départ de tous les hommes du système pour permettre à l’Algérie de passer d’un État autoritaire à un État démocratique”, a-t-il souligné, précisant que “le mot d’ordre ‘Irouhou gaâ’ (ils vont tous partir) n’est pas un vain mot. Le peuple veut un changement radical de système politique”. Puis, il faudra mettre en place une période de transition démocratique qui sera gérée par des personnalités crédibles et autonomes.
“Ensuite, on s’attellera à l’organisation d’une élection libre et transparente, qu’elle soit présidentielle ou législative”, a-t-il soutenu, et à“l’écriture d’une nouvelle Constitution qui émanera d’une Assemblée constituante, laquelle devra être composée d’élus issus des 48 wilayas du pays”. Enfin, il plaidera pour “l’indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs, ainsi que l’ouverture du champ audiovisuel, notamment les médias publics”. Par ailleurs, l’ancien premier secrétaire national du FFS déplore la mort tragique du militant mozabite, le Dr Kamal-Eddine Fekhar, pointant du doigt la responsabilité du pouvoir qui, selon lui, ne recule devant rien pour étouffer toute voix discordante.
K. O.