Ahmed Djeddaï, ancien responsable au FFS, à Haïzer: “Le peuple a dressé un barrage au pouvoir”

Ahmed Djeddaï, ancien responsable au FFS, à Haïzer: “Le peuple a dressé un barrage au pouvoir”
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Par Ramdane Bourahla

Pour le Front des forces socialistes (FFS), il y a un avant et un après 22 février 2019 en Algérie. “La peur a changé de camp ! Les manifestations de vendredi ont enclenché un processus d’éradication de ce système corrompu. Le pouvoir doit partir avant qu’il ne soit trop tard”, a affirmé, hier, l’ancien premier secrétaire du FFS, Ahmed Djeddaï, lors d’un rassemblement organisé à la maison de Jeunes de Haïzer, à l’est de Bouira. “Ce pouvoir n’a plus lieu d’être. Il doit être mis à la poubelle de l’histoire et les manifestations de vendredi ont démontré aux plus sceptiques que le peuple ne veut plus de ce système et de ceux qui l’incarnent”, a-t-il martelé devant une assistance acquise à sa cause.

Selon l’orateur, la contestation pacifique qu’a connue le pays durant la journée de vendredi est historique dans la mesure où, selon lui, elle émane exclusivement du peuple. “Le peuple a dressé un barrage au pouvoir. Ce peuple que le système dénigre et méprise s’est fait entendre comme un seul homme, et aujourd’hui, rien ni personne ne peut l’arrêter”, dira l’hôte de Bouira. Mieux encore, et d’après l’orateur, la grandiose mobilisation d’avant-hier devrait inciter le pouvoir à “revoir ses calculs” en abandonnant non seulement la candidature de l’actuel président de la République, mais aussi, selon M. Djeddaï, l’élection du 18 avril prochain. “Les décideurs sont au pied du mur et n’ont d’autre choix que de s’asseoir autour d’une table et de mettre en place une Assemblée constituante”, soulignera l’ancien SG du plus vieux parti d’opposition du pays.

Sur ce point, Ahmed Djeddaï s’est montré prolixe expliquant que “ce processus sera confié au futur gouvernement qui sera issu, avec l’avènement de la 2e République, de la future Assemblée nationale constituante démocratiquement élue”. Selon M. Djeddaï, cette démarche isolera et réduira à néant les positions extrémistes qui ont choisi la violence pour changer le système, et assurera à l’Algérie un avenir démocratique de paix, de progrès et de prospérité. “Ce que nous proposons aujourd’hui n’est ni plus ni moins qu’une sortie de crise pour le pays et une sortie relativement digne pour ce système qui a atteint aujourd’hui son crépuscule”, martèlera-t-il devant une audience des plus enthousiastes.

LG Algérie

De son côté, Nabila Smaïl, élue FFS de Tizi Ouzou, avocate et militante des droits de l’Homme, a soutenu que l’élection d’avril prochain est “jouée  d’avance” et que, de ce fait, la seule et unique démarche viable à adopter, selon elle, est le boycott. “Si le pouvoir demeure sourd aux aspirations de cette jeunesse, de ce peuple et en l’absence d’une solution politique et d’un État de droit, la présidentielle ne sera pas une élection, mais une mise en scène qui ne changera rien à la crise du système qui dure depuis l’indépendance du pays”, dira Mme Smaïl.

RAMDANE BOURAHLA