«Le système éducatif accuse une grande carence»
«Il faut revoir le système de gouvernance pour réformer le système éducatif.»
L’ancien ministre de l’Education nationale (1992-1994), Ahmed Djebbar, a déploré dimanche à Alger, le niveau «très bas», notamment culturel des élèves algériens, attribuant ce phénomène à une «mauvaise méthode d’enseignement». «Le système éducatif accuse une grande carence.
Il faut absolument une nouvelle réforme et revoir les programmes éducatifs.
Le niveau des élèves est très bas», a indiqué M.Djebbar, en marge d’une conférence sur «les sciences arabes: de l’héritage gréco-indien à leur réception européenne».
Pour lui, il manque au système éducatif algérien un «meilleur» enseignement de l’histoire et de la langue arabe qui soit «beaucoup plus riche qu’aujourd’hui», estimant que la langue utilisée actuellement est «pauvre».
«Il faut revoir le système de gouvernance pour réformer le système éducatif et élever, ainsi, le niveau et améliorer les connaissances de nos enfants, comme il manque à nos futurs citoyens une connaissance de la belle production culturelle, prose et poésie, produite par les grands poètes de toute la civilisation arabo-musulmane», a expliqué ce mathématicien, professeur émérite à l’université de Lille (France).
Il a ajouté qu’«il ne fallait pas qu’on nationalise la culture et qu’on se consacre seulement à l’étude et à l’enseignement des auteurs d’origine algérienne ou maghrébine».
Abordant la pratique de l’enseignement en Algérie, ce chercheur et historien en sciences et mathématiques a indiqué qu’il fallait apprendre aux élèves à être «autonomes et à ne pas être des perroquets». «Les élèves ne doivent pas écrire sous la dictée.
Il y a même des classes où l’on dicte les mathématiques, c’est grave. Les mathématiques ne se dictent jamais, elles se comprennent, s’observent et se réfléchissent», a-t-il soutenu. M.Djebbar a indiqué, par ailleurs, que l’Algérie «est dotée d’un potentiel humain extraordinaire qu’on doit judicieusement exploiter».
«Il est nécessaire de donner aux potentialités humaines les moyens et les possibilités de leur épanouissement pour qu’elles contribuent à la formation des futures générations», a-t-il relevé.