Le président égyptien Hosni Moubarak a chargé samedi le général Ahmed Chafik de former un nouveau gouvernement, quelques heures après la démission du cabinet dirigé par Ahmed Nadhif, a-t-on annoncé de source officielle.
M. Chafik, 69 ans, occupait depuis 2002 le poste de ministre de l’Aviation dans le gouvernement démissionnaire.
De 1996 à 2002, il a été Chef d’Etat-major de l’armée de l’air égyptienne.
Son nom a été souvent évoqué pour éventuellement succéder au président Moubarak en cas de vacance du pouvoir.
Le président Moubarak, en poste depuis 1981 et qui fait face depuis cinq jours à une très forte contestation de la population qui demande son départ, a désigné samedi le chef des Renseignements égyptiens, Omar Souleimane, au poste de vice-président, un poste qui n’existait pas auparavant.
C’est la première fois que le président Moubarak nomme un vice-président depuis son arrivée au pouvoir il y a trente ans.
La télévision égyptienne a montré des images sur lesquelles apparaissent le président Moubarak et M. Souleimane, né en 1934, prêtant serment avant de faire le salut militaire.
Sous la pression, M. Moubarak a annoncé vendredi soir la démission du gouvernement de Ahmed Nadhif et des réformes politiques qui n’ont apparemment pas suffi à apaiser la contestation de la rue.
Les manifestants ont de nouveau investi la rue, en dépit du convre-feu décrété vendredi soir et qui a été prolongé samedi.
L’armée égyptienne était déployée sur les principaux carrefours de la capitale et près des bâtiments officiels, alors que la police était absente du centre-ville dans la matinée.
L’armée a demandé à la population de « respecter le couvre-feu » et de ne pas se rassembler dans les lieux publics
L’Egpte a connu vendredi une journée sanglante. Au moins trente-huit (38) personnes ont été tuées et près de 2.000 autres ont été blessées dans les affrontements, selon des sources officielles au sein du ministère égyptien de la Santé.