Ahmad Assi Jarba, nouveau président de l’opposition syrienne

Ahmad Assi Jarba, nouveau président de l’opposition syrienne
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La Coalition de l’opposition syrienne est parvenue samedi à surmonter ses divisions pour se choisir un nouveau chef, Ahmad Assi Jarba, qui sera chargé d’incarner l’alternative au président syrien de Bachar el-Assad aux yeux de ses soutiens arabes et occidentaux.

Au troisième jour de leur réunion à Istanbul, les 114 membres du principal rassemblement des adversaires du régime de Damas ont élu à leur tête M. Jarba, considéré comme un proche de l’Arabie saoudite, qui a obtenu 55 voix contre 52 à Mustafa al-Sabbagh, un homme d’affaires considéré comme proche du Qatar.

M. Jarba, qui était soutenu par la faction de l’opposant historique Michel Kilo, succède à Moaz al-Khatib, qui avait démissionné en mars de la présidence de la Coalition pour dénoncer « l’inaction » de la communauté internationale dans le conflit syrien.

Au cours du scrutin de samedi, les membres de la Coalition se sont également dotés de trois vice-présidents : Suheir Atassi, Mohammed Farouk Tayfur et Salim Muslit. Elu au poste de secrétaire général, Badr Jamous complète la nouvelle équipe dirigeante.

« En raison de la gravité de la situation à Homs, le nouveau président élu ne prononcera pas de discours aujourd’hui. Il sera disponible pour s’exprimer dans les prochains jours », a déclaré le porte-parole de la Coalition, Khaled Saleh, dans une brève intervention devant la presse.

(Eclairage : « Si vous êtes un criminel, comment pourriez-vous revenir ? »)

Initialement prévu fin mai, le choix du nouveau président avait été ajourné après des discussions qui avaient étalé au grand jour les divisions de la Coalition et la guerre d’influence que s’y livrent ses principaux parrains, le Qatar et l’Arabie saoudite. Sous la pression de leurs soutiens, les opposants étaient finalement parvenus à un accord sur l’élargissement de leur mouvement, jusqu’alors largement dominé par les Frères musulmans soutenus par les Qataris, à des personnalités réputées plus proches des Saoudiens.

Le choix d’une nouvelle équipe dirigeante représentant toutes les tendances de l’opposition devrait rassurer les pays « amis » de la Syrie, notamment les Occidentaux qui hésitent toujours à livrer des armes aux rebelles de crainte qu’elles ne tombent entre les mains des plus extrémistes.

L’élection de M. Jabra intervient alors que les rebelles ont cédé du terrain ces dernières semaines à l’armée fidèle au régime, épaulée de façon décisive par des centaines de combattants du Hezbollah chiite libanais.

Après avoir repris Qousseir (centre-ouest de la Syrie, près de la frontière libanaise), les troupes du président Assad et le Hezbollah ont lancé depuis lundi une nouvelle offensive contre la ville de Homs (centre), un verrou entre le Nord et le Sud du pays.

(Reportage : Rozana, radio syrienne « libre et indépendante », veut s’adresser aux « Syriens de l’intérieur »)