Afin de sortir le pays du statu quo, il faut aller vers des élections présidentielles anticipées. C’est ce qu’a déclaré la président de AHD 54, Ali Fawzi Rebaïne, lors d’une conférence de presse qu’il a animée hier à Alger au siège de son parti.
« Nous devons aller vers des élections présidentielles anticipées avec l’exclusion de toute la génération de novembre » a martelé Ali Fawzi Rebaïne. Pour mener à bien ce scrutin, le président de AHD 54 a sollicité la présence des observateurs internationaux. « La supervision de l’ONU et de l’Union européenne garantira la crédibilité du résultat de ce suffrage » a t-il ajouté.
Ali Fawzi Rebaïne a profité de cette occasion pour condamner la violence des forces de l’ordre qui a empêché la tenue de la marche du samedi passé lancée par le Cndc et se dit qu’il soutient les revendications des jeunes et des étudiants.
En outre, le président de AHD 54 a également fustigé l’idée selon laquelle les médias lourds sont ouverts à tous les partis. Selon lui, ce n’est qu’un des énièmes mensonges du pouvoir. La couverture des activités des partis par ces médias est « sélective », selon toujours ce même responsable.
Dans ce contexte, l’intervenant a indiqué que le pouvoir abuse de son instrumentation de l’administration, qu’il trouve, à juste titre, comme un moyen de pression. À cet égard, il a demandé à ce que les prérogatives des assemblées élues leur soient rendues afin de contourner la tutelle de l’administration.
De plus, l’interlocuteur a aussi demandé à ce que les projets locaux soient décidés par les APC ellesmêmes au lieu, toujours, de l’administration centrale. Il a regretté a juste titre l’absence d’un véritable contre-pouvoir. Il a considéré que l’opposition actuelle, tous partis confondus, est versatile et qu’il ne programme aucune alliance.
Abordant le secteur de la justice, l’orateur a indiqué qu’elle est également instrumentalisée par l’administration à des fins partisanes. Selon Fawzi Rebaïne les juges qui demandent leurs droits risquent d’être affectés au sud du pays. Quant au secteur financier, le président de AHD 54 trouve que ce secteur est entre les mains d’un groupe spécial proche du pouvoir. Il a estimé que les banques sont discriminatoires.
Selon lui, elles accordent les crédits uniquement à une certaine catégorie de clients privilégiés avec des taux préférentiels, voir même l’effacement de leurs dettes. À ce sujet, Il a exigé l’ouverture de ce secteur à toutes les couches du peuple. Evoquant les événements qui secouent actuellement les pays arabes, le président de AHD 54 se dit pour un changement pacifiste tout en amendant la loi électorale de 2007.
Cependant, le même responsable a préconisé la formation d’un gouvernement provisoire qui assurera la période de transition. Par ailleurs, Ali Fawzi Rebaïne a rappelé sa dénonciation de la fraude des élections de 2009. Chose confirmeé, récemment, selon lui, par les envoyés de l’ONU et que le conseil constitutionnel a d’ailleurs falsifié des chiffres.
Dans ce contexte, le président de AHD 54 a affirmé que ce qui se passe en Tunisie et en Égypte peut facilement se reproduire en Algérie. « Il n’y a pas de différence entre le peuple algérien et les peuples tunisiens et égyptiens » a-t-il avertit. D’autant plus que les responsables successifs du pays ont tenu le même discours sans apporter un réel changement. L’intervenant a aussi condamné le carnage du peuple libyen par les autorités de Kadhafi.
Fawzi Khemili