Pronostiquant sur le déroulement des élections locales prévues pour ce jeudi, le président de AHD 54, Ali Fawzi Rebaine prévoit une participation qui ne dépassera pas les 20%. Lors d’une conférence de presse organisée hier au siège national du parti, il a réitéré son appel pour laisser les partis politiques consulter le fichier électoral.
Les élections seront entachées d’irrégularités car, selon lui, le ministère de l’Intérieur a refusé le vote par bulletin électoral unique pour les communales, laissant planer le risque de fraude. Le problème fondamental, selon lui, «c’est l’absence d’une volonté du changement et la dominance d’une culture politique révolue». Les pratiques du parti unique sont intactes, a-t-il regretté, plaidant pour l’instauration d’une égalité entre le vieux parti et les nouveaux partis qui ont besoin de soutien financier de l’Etat.
Contrairement à certains partis qui disposent de moyens financiers importants, d’autres manquent de ressources pour pouvoir mener la campagne électorale qui a pris fin hier. AHD 54 compte des candidats dans 130 communes et 12 Assemblée populaires nationales (APW).
La surveillance des élections sera assurée dans l’ensemble des communes concernées réparties à travers 28 wilayas. En évaluant le déroulement de la campagne, M. Rebaine n’a pas manqué de critiquer les pratiques des médias lourds qui font dans la «marginalisation et la censure», plaidant, à cette occasion, pour l’ouverture du champ audiovisuel.
Même si elle n’a que sept mois, l’expérience des chaînes privées de télévision est «appréciable» de l’avis du président de AHD54. Pour garantir une égalité entre l’ensemble des partis politiques, il suggère une aide financière de l’Etat pour les partis qui ne peuvent pas financer leur campagne électorale. M.Rebaine plaidera aussi pour l’engagement d’ «un débat ouvert» afin de distinguer «les compétences» qui se consacreront au service du peuple.
Evoquant la récente tripartite, tenue jeudi dernier, il a estimé que les syndicats autonomes doivent participer au même titre que l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), désigné comme seul représentant des travailleurs. «Instaurer un pluri-syndicalisme est vital», a-t-il soutenu. Au niveau communal, il a plaidé pour «la décentralisation de la décision et laisser les présidents et les élus des Assemblées populaires communales proposer les projets qui répondent aux besoins spécifiques de leurs communes».
Sans cette décentralisation, les réformes engagées par les pouvoirs publics resteront sans impact significatif. Citant un cas concret, l’opération d’éradication de l’habitat précaire n’est pas exempte de critiques puisque des familles composées de 20 personnes vivant dans un seul logement n’ont pas bénéficié d’une nouvelle habitation alors que ceux qui ont érigé des bidonvilles ont été priorisés sous motif de l’urgence alors que les autres sont dans le même besoin.
Karima Sebai