Agroalimentaire : L’Algérie importe presque tout

Agroalimentaire : L’Algérie importe presque tout

La stratégie nationale de développement des industries agroalimentaires a été élaborée par des experts algériens qualifiés et sera opérationnelle avant la fin de l’année 2010, pour s’étendre jusqu’à 2014», a déclaré hier, le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, à l’ouverture des premières assises nationales des industries agroalimentaires, à Djenane El Mithak. Un plan d’action a été déjà arrêté et des projets mobilisateurs ont été identifiés pour atteindre les objectifs arrêtés d’ici 2014, a précisé le ministre.

Les experts ayant élaboré la stratégie ont fixé des objectifs bien précis: la création de 500 entreprises d’industrie agroalimentaire d’ici 2014, avec une capacité de créer 100.000 emplois (200 emplois pour chaque entreprise)

Les experts veulent atteindre un accroissement de la contribution de l’industrie agro-alimentaire (IAA) au PIB industriel. L’objectif arrêté est de passer de 50 % en 2009 à 60 % en 2014.

Cette nouvelle stratégie ambitionne également la mise à niveau aux normes internationales de 500 entreprises du secteur industriel de l’agro-alimentaire pour, justement, renforcer les capacités d’exportation. Temmar a estimé que la révision de la stratégie de l’industrie agro-alimentaire s’avère une nécessité car l’Algérie souffre d’un déficit en la matière.

«Il faut améliorer sensiblement l’offre nationale en produits agricoles transformés», a-til souligné en précisant que les problèmes pour les pays très dépendants sur le plan alimentaire ne font que commencer. Les experts ont relevé tous les problèmes et les points noirs dont souffrent les filières.

Ils ont souligné que ces dernières activent sans véritable connectivité avec l’amont agricole et certaines ont atteint un niveau de dépendance extérieure supérieur à 80 %.

Le sucre est une dépendance à 100 %, l’Huile à 95 %, les viandes blanches à 90 %, les légumes secs 85 %, les céréales 70 %, le lait 57 %, les viandes rouges 18 %, et le poisson à 11 %.

Pour la filière de la pêche, il est indiqué que: «l’Algérien a une ration alimentaire qui ne dépasse pas 5 kg de poisson annuellement alors que la norme OMS est de 6 kg par an».

Il est souligné que le problème de régulation et le dysfonctionnement des marchés agricoles et agro-industriels constituent, malgré l’évolution du cadre juridique, l’entrave majeure à la pérennité des entreprises.

Il est également soulevé le problème de la faible production de la majorité des PME. Il est indiqué que le plan de développement national de l’industrie agroalimentaire a été conçu pour faire face à la dépendance alimentaire en diminuant l’importation et en encourageant la production locale, pour garantir la souveraineté nationale.

Le plan repose sur trois enjeux majeurs: «l’enjeu nutritionnel, l’enjeu de la productivité et la compétitivité et l’enjeu du développement durable».

Hamid Temmar est revenu sur la mise à niveau des entreprises algériennes et a ouvert une parenthèse sur la stratégie industrielle en général, affirmant «qu’elle est de plus en plus lue et de plus en plus assimilée par les experts et par les opérateurs économiques».

M. Aziza