Les dernières mesures concernant les fermes-pilotes ne sont pas rassurantes : “Le partenariat des fermes-pilotes avec le public ou le privé est assez flou. Nous nous dirigeons droit vers la privatisation des terres agricoles”, a-t-on confié. Même situation pour la concession des terres agricoles des EAC ; C’est bien de donner un crédit au fellah. Mais en cas de non-remboursement du crédit, la banque saisira sa terre agricole hypothéquée pour récupérer son argent et sa terre sera vendue au plus offrant. À la question sur la loi qui interdit la vente ou le transfert des terres agricoles de leur vocation, des centaines d’hectares de terres agricoles se sont transformés en assiettes urbanisables pour réaliser des logements sociaux dans plusieurs wilayas du pays. Où est la loi ? Avec l’expression « utilité publique » tout est possible”, avoue un cadre. En effet, les centaines d’hectares qui ceinturent les villes ont été intégrées dans le PDAU de la commune. Les autres communes ont été contraintes à faire de même. “Le problème c’est que les responsables choisissent les meilleures terres agricoles à haut rendement, plates et proches du tissu urbain, au lieu de construire sur des terres à faible rendement près des montagnes par exemple. Aujourd’hui, on n’a pas de problème d’assiettes foncières mais à quel prix ! Les 8 millions d’hectares de terres agricoles du pays sont sérieusement menacés par le bétonnage. Avec le programme des 2 millions de logements, une grande partie perdra sa vocation agricole. L’agriculture algérienne peine à démarrer pour réaliser de la croissance. Pour réduire la facture des importations alimentaires qui avoisine les dix milliards de dollars par an, les autorités algériennes se dirigent vers une solution d’urgence : confier les immenses terres agricoles inexploitées dans le pays aux investisseurs étrangers. Le projet est sérieux, puisque pas moins de trois millions d’hectares sont aujourd’hui inexploitées en Algérie pour diverses raisons.
Rachid M.