Alors que l’Algérie accélère la modernisation de son agriculture — électrification des exploitations, importation de semoirs et moissonneuses, et préparation d’une nouvelle loi d’orientation — le pays confirme aussi son potentiel dans les cultures stratégiques : selon les dernières données de la FAO, il se hisse au rang de deuxième producteur arabe de pois chiches, avec près de 40 000 tonnes par an.
Elle devance ainsi des pays ayant une longue tradition agricole comme le Yémen, la Syrie, le Maroc et la Tunisie. Ce classement intervient alors que la demande mondiale en pois chiches ne cesse d’augmenter, le produit étant désormais considéré non plus comme une simple culture traditionnelle, mais comme un ingrédient alimentaire stratégique, surnommé « le trésor alimentaire », « les graines d’or » ou encore « le joyau végétal », grâce à sa haute valeur nutritive et ses multiples usages.
Classement FAO : Les 10 premiers producteurs de pois chiches arabes
Selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Soudan arrive en tête de la production arabe avec 98,55 mille tonnes annuelles. L’Algérie le suit avec environ 40 mille tonnes.
Viennent ensuite le Yémen avec 34,5 mille tonnes, la Syrie avec 30 mille tonnes, le Maroc avec 25,7 mille tonnes, et la Tunisie avec une production estimée à 10,5 mille tonnes.
Les chiffres chutent ensuite pour les autres pays producteurs arabes : la Jordanie enregistre 8 849 tonnes, l’Érythrée 3 832 tonnes, le Liban 3 023 tonnes et l’Égypte 2 477 tonnes. Ces données illustrent une concentration de la production dans un nombre limité de pays et une disparité dans la capacité à exploiter cette légumineuse dans la région.
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Le pois chiche jouit d’une place particulière dans les régimes alimentaires arabe et méditerranéen. Il est perçu comme un élément fondamental dans de nombreux plats traditionnels et contemporains, d’où les appellations fortes données par les experts en nutrition telles que « le trésor alimentaire » ou « le joyau végétal ».
Il constitue une source essentielle de protéines végétales, de fibres et de minéraux, et est utilisé dans des plats comme les ragoûts, les salades et les snacks prêts à consommer.
Les géants mondiaux du pois chiche : l’Inde loin devant
Au niveau mondial, les données de la FAO montrent une image déséquilibrée. L’Inde domine outrageusement avec une production de 12,27 millions de tonnes, s’accaparant près de 60% de la production mondiale. Elle est très loin devant son plus proche concurrent, l’Australie, qui se classe deuxième avec environ 935,4 mille tonnes.
- Turquie : 580 mille tonnes
- Russie : 530,5 mille tonnes
- Éthiopie : 451,3 mille tonnes
- Myanmar (Birmanie) : 411,7 mille tonnes
- Pakistan : 243,6 mille tonnes
- États-Unis : 214,2 mille tonnes
- Iran : 175 mille tonnes
- Mexique : 142,7 mille tonnes
Ces chiffres révèlent un écart immense entre le premier producteur et les suivants, et montrent que les pays arabes, malgré leur présence dans les listes de production, restent en dehors du Top 10 mondial.
La dynamique ne se limite pas à la production. La taille du marché mondial du pois chiche s’élevait à environ 21,5 millions de tonnes en 2024, selon les estimations du groupe IMARC, avec des prévisions d’atteindre 32,2 millions de tonnes d’ici 2033, soit un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 4,57% entre 2025 et 2033.
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Cette croissance est alimentée par plusieurs facteurs, notamment la demande croissante de snacks prêts à consommer, la recherche de sources alternatives de protéines végétales, et une prise de conscience accrue des consommateurs concernant les régimes alimentaires sains.
Plus qu’un aliment : Histoire, bienfaits et rôle environnemental du pois chiche
Au-delà des chiffres commerciaux, le pois chiche possède une dimension historique, agronomique et nutritionnelle. Sa présence en agriculture remonte à environ 7 500 ans avant J.-C. au Moyen-Orient.
- Valeur nutritionnelle : Source importante de magnésium, de vitamine B6, de fer, de fibres et de protéines végétales, il a un impact positif sur la santé cardiaque, osseuse et la tension artérielle.
- Rôle environnemental : C’est une légumineuse capable de fixer l’azote dans le sol, améliorant ainsi la fertilité et réduisant la dépendance aux engrais chimiques. Son système racinaire profond combat l’érosion. Cultivé principalement dans les zones arides et semi-arides, il nécessite rarement une irrigation supplémentaire.
Potentiel agricole algérien : Stratégie de modernisation et projets de connexion silos
Dans ce contexte, la position de l’Algérie en tant que deuxième producteur arabe de pois chiches n’est pas qu’une statistique, mais un indicateur d’un potentiel agricole à exploiter.
En février 2025, l’Agence Nationale des Études et du Suivi de la Réalisation des Investissements Ferroviaires (Anserif) a annoncé l’achèvement de la connexion de trois silos à grains en béton au réseau ferroviaire national, sur les sept programmés.
Un plan pour connecter 30 silos supplémentaires a également été lancé. Les travaux ont été achevés pour les silos de El Kharroub (Constantine), Azzaba (Jijel) et Boucheguouf (Guelma).
D’autres projets, incluant la connexion des dépôts de carburant et des cimenteries, sont également prévus, visant à améliorer l’efficacité du transport et du stockage des céréales, et à réduire la pression sur les moyens de transport traditionnels.
