Avec un chiffre d’affaires estimé à 250 milliards de dinars, en plus des 400 milliards de dinars engendrés dans le domaine de la transformation, la filière céréalière représente 30% de la production agroalimentaire nationale.
Créé une semaine après l’indépendance, le 12 juillet 1962, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a honoré, hier, ses cadres et plusieurs travailleurs à titre posthume, en présence du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, et du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi, lors d’une cérémonie organisée au Palais des expositions des Pins maritimes.
Cette cérémonie est une occasion pour dresser un bilan succinct sur l’évolution de la filière céréalière depuis l’Indépendance à ce jour. Le premier responsable du secteur, Benaïssa, a estimé que l’OAIC a assuré pleinement son rôle et a même participé activement au développement de la céréaliculture. « Vu l’importance de cette filière, la mise en place de l’OAIC constitue une des premières décisions mises en œuvre juste après l’Indépendance, car il s’agissait d’assurer en premier lieu la sécurité alimentaire », a indiqué le ministre. Avec un chiffre d’affaires estimé à 250 milliards de dinars, en plus des 400 milliards de dinars engendrés dans le domaine de la transformation, la filière céréalière représente 30% de la production agroalimentaire nationale. Son importance est, également, mesurée par le nombre d’agriculteurs, estimé à 600 000, qui interviennent dans la céréaliculture ainsi que par celui des communes dépassant les 700. Côté production, le ministre a indiqué qu’à l’Indépendance, la moyenne nationale de rentabilité par hectares tournait autour de 5 à 6 quintaux. Aujourd’hui, cette moyenne est estimée entre 17 et 18 quintaux. « Il y a, certes, une évolution, mais la marge de progression demeure importante », a fait observer M. Benaïssa. Pour lui, développer cette filière ne relève pas de l’utopie mais il faut que les professionnels, l’OAIC, le Conseil interprofessionnel du céréale (CIC), les mutuelles s’associent aux fellahs et fédèrent leurs efforts. De son côté, le DG de l’OAIC, Abdelwahab Dermache, a souligné que le challenge est de renforcer la production nationale pour arriver à couvrir nos besoins en blé. « Nous avons un programme national qui est mis en place pour atteindre cet objectif. Nous espérons seulement que les agriculteurs y adhèrent », a-t-il précisé. Le DG de l’OAIC a fait savoir que depuis le lancement de la politique de renouveau agricole, la collecte de blé a connu des fluctuations, passant, en 2009, de 26 à 17 millions de quintaux l’année d’après et à 21,3 millions en 2011. Le président du CIC, qui est également directeur du groupe Amar Benamar, a indiqué que depuis le lancement de la politique de renouveau agricole, le problème inhérent à l’accès au foncier agricole a été résolu. Mais le CIC se voit, d’après lui, dans l’obligation d’intervenir dans la vulgarisation de toute information liée à la filière céréaliculture en lançant des séries de formation en « vue de permettre à l’agriculteur de maîtriser les nouvelles technologies ».
Wassila Ould Hamouda