Agriculture: Des performances notables à Aïn Defla

Agriculture: Des performances notables à Aïn Defla

La wilaya de Aïn Defla s’est hissée au rang de wilaya agricole par excellence, ce n’est pas seulement un slogan mais une réalité que les chiffres des résultats obtenus et des défis surmontés l’attestent.

C’est ce qui ressort des interventions faites par des spécialistes lors du colloque que vient d’organiser, à la fin de la semaine écoulée, la Direction de l’agriculture dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation qui a adopté le slogan «Zéro faim» à l’horizon 2030. L’agriculture dans la wilaya de Aïn Defla s’est développée principalement dans la vallée du Chelif qui comptait une SAU (surface agricole utile) de 170 000 ha en l’an 2000 et qui est actuellement, estimée à 181 000 ha soit un accroissement de 6,62%. Les zones nord (le Dahra) et sud du Chelif (les piémonts de la chaîne de l’Ouarsenis), accidentées ne sont pas propices aux grandes cultures (céréales, pomme de terre et maraîchages) et l’arboriculture y est très peu développée, ce qui explique la faiblesse de l’augmentation de la SAU et qui motive de plus en plus le choix de l’agriculture intensive Toujours à propos de la SAU, il est utile de rappeler que le démembrement des grandes surfaces et leur morcellement en petits lots de 4 à 8 ha durant les années 70 sont devenus des contraintes insurmontables qui ont rendu le développement de l’élevage bovin (la production du lait et des viandes rouges) bien en deçà des attentes et des besoins. En plus de ces contraintes, il y a lieu de mentionner l’urbanisation galopante qui a réduit et qui continue à réduire la SAU l’urbanisation, les voies de communication, l’habitat, la naissance des zones d’activité et les zones industrielles, de nouvelles agglomérations, qui empiètent grandement sur le foncier agricole. A signaler aussi que les zones forestières des zones nord et sud ne se sont pas beaucoup développées et ont été même réduites, gravement atteintes pas la déforestation provoquée par les incendies, et l’utilisation de l’arbre dans la construction de l’habitat, et ce, avec un faible reboisement, ce qui a entraîné dans les zones touchées, l’érosion progressive et régressive des sols, notamment sur les bassins versants des grands barrages principalement. La SAU étant confinée à une large bande de part et d’autre du cours du Chelif, son extension n’étant plus possible selon les spécialistes, a dicté le choix d’une agriculture intensive, produire le plus possible sur des superficies limitées, et pour ce faire, cela a nécessité l’augmentation des superficies irriguées, superficies qui sont passées de 22 655 ha en l’an 2000 à 60 000 ha en 2018 soit un accroissement de ces superficies irriguées estimé à 160,42%, accroissement qui a été possible grâce aux 5 grands barrages et de la dizaine de retenues collinaires et des centaines de forages dont dispose maintenant la wilaya. Ces facteurs indique-t-on ont induit, selon les chiffres de la DSA, une augmentation considérable estimée à 315% de la production agricole qui est passée de 5 200 000 q en 2000 à 22 000 000 de q en 2018, avec comme corollaire une augmentation des revenus qui sont passés durant la même période de 13 millions de DA à 150 millions de DA. Soit un accroissement qui a été multiplié par 12. Parmi les autres facteurs ayant induit le développement agricole, il faut citer le soutien à la mécanisation des outils de production et de mentionner que maintenant, on dispose de 443 tracteurs, 28 moissonneuses- batteuses et 3 100 asperseurs. L’agriculture dans la wilaya de Aïn Defla est devenue le secteur le plus employeur de main-d’œuvre, le nombre d’emploi créé de 2000 à 2018 est passé de 38 000 à 84 000. Il faut mentionner aussi que le développement du secteur agricole a induit un retour d’exode des populations durant la décennie 1990 et leur fixation favorisée par le soutien à l’habitat rural dont le nombre d’aides octroyées est passé de 6 085 en 2000 à 53 418 en 2018. En résumé, la wilaya de Aïn Defla, dans le domaine de la production agricole, se classe sur le plan national 2e dans la production de la pomme de terre en fournissant 14, 93% des besoins du pays et 2e dans la production des produits maraîchers en mettant sur le marché 11,61% de la production nationale, 8e dans la production céréalière, mais seulement 32e dans la collecte du lait, 27e dans la production des viandes rouges, 19e dans la production d’œufs, 18e dans la viticulture, et ce, parmi tant d’autres indicateurs. Ces chiffres révèlent que beaucoup reste à faire dans le domaine de l’agriculture alors que les potentialités sont énormes entre autres l’eau, des dizaines de milliers d’hectares de terres fertiles, une main-d’œuvre qualifiée et expérimentée, des ressources hydriques à profusion mais, certainement un manque d’organisation et des orientations courageuses à promouvoir dans le domaine de la protection et la sauvegarde du patrimoine du foncier agricole et forestier, dans l’exploitation des zones intermédiaires et un développement plus harmonieux de l’arboriculture, rustique notamment dans ces zones, bien plus rentable que de continuer à soutenir par exemple la céréaliculture à très faible rendement dans les piémonts. 2030, c’est dans à peine 12 années, et l’autosuffisance alimentaire relève de la gageure, mais ce n’est pas une mission impossible si, toutefois, certaines conditions seront réunies.

Karim O.