Agriculture : Des ambitions et des obstacles

Agriculture : Des ambitions et des obstacles

Déclaration n Le secteur agricole «doit opérer sa mue et cesser d’évoluer sans objectif précis», a lancé le ministre de l’Agriculture, incitant les opérateurs de la filière à être «plus entreprenants».

Sid-Ahmed Ferroukhi a notamment plaidé pour une meilleure structuration organisationnelle des opérateurs du secteur agricole, garante, selon lui, d’un développement moderne de l’activité agricole. L’Algérie n’est pas autosuffisante et accuse chaque année un déficit important. Elle importe plus de 50% de ses besoins. Pour changer cet état de fait, les autorités ont fait de l’agriculture une de leurs priorités en lançant plusieurs plans de développement en direction de ce secteur qui souffre notamment d’un manque de moyens techniques. Ces plans ont tous fini par prouver leur inefficacité après avoir pâti des modes de financement aléatoires et presque archaïques.

On comprend, dès lors mieux, pourquoi les différents dispositifs n’ont pas réussi à faire décoller ce secteur pourtant stratégique. Les experts ne cessent pourtant de réclamer une modernisation des marchés financiers ruraux seuls à pouvoir, avec une bonne organisation des différentes structures, donner un nouveau souffle à notre agriculture. Une réflexion que semble partageait le nouveau ministre du secteur qui s’exprimait hier mardi à l’occasion d’une rencontre de proximité avec des représentants de la filière lait, organisée en marge de sa visite d’inspection à la ferme pilote «Dhaoui», à l’ouest de Médéa, spécialisée dans l’élevage bovin. Ferroukhi a affirmé que le «gros des difficultés rencontrées par les opérateurs de la majorité des filières résultent, en partie, de l’absence de structure organisée susceptible de fédérer les efforts et les actions de la filière».

Il a appelé, à cet effet, les représentants de ces filières à «mieux se structurer et s’organiser» afin de transcender les problèmes et obstacles qui freinent le développement du secteur. Pour le ministre, l’évolution positive du secteur agricole implique la participation active des opérateurs du secteur, la multiplication de l’investissement privé, la modernisation du mode de gestion et de production, rappelant au passage l’aide apportée par l’Etat aux exploitants et éleveurs à la faveur des différents programmes de soutien à l’agriculture.

A Médéa, toujours, Ferroukhi a longuement insisté auprès des opérateurs des filières viandes rouge et blanche d’opter pour des formes de partenariat ou d’investissement, outre l’aide directe de l’Etat, ainsi que la mise aux normes internationales du produit national. Il faut dire que le marché des viandes rouge et blanche est soumis à une forte dépendance des importations notamment à la veille du mois de Ramadhan où la consommation connaît une croissance considérable.

Selon les chiffres officiels, l’Algérie produit annuellement 350 000 tonnes de viandes rouges et 250 000 tonnes en viandes blanches, soit un total de 600 000 tonnes par an pour un besoin national de consommation d’environ 1 million de tonnes. Ce qui est insuffisant pour répondre à une demande nationale en croissance constante.

A.B